Mick Taylor, l'homme à la chemise rouge saillante, revient sur le devant de la scène après une suite équivalente en terme de qualité au premier Wolf Creek, sortie en 2013.
Wolf Creek se décline en une mini-série de six épisodes dont la durée avoisine la cinquantaine de minutes par épisode. Chaque segment correspond à un état qui mènera la protagoniste, jouée par prometteuse Lucy Fry, vers le péremptoire Wolf Creek.
John Jarratt campe toujours le rôle de l'impitoyable tueur patriot(ique)e exclusionniste Australien. La série s'apparente à un Revenge Road Movie, un "Rape and revenge" soft, (sans le côté "Rape") qui, dans les faits, se révèle être plus un intermédiaire entre Wolf Creek 2 et un supposé Wolf Creek 3, que d'une véritable suite à la saga.
Il est fortement suggéré de regarder les deux films auparavant, car Mick Taylor n'est pas introduit: Il est montré dès le début comme un chasseur sans pitié, à l'antithèse du premier métrage qui jouait sur la lenteur de l'intrigue pour enfin dévoiler la part imprévisible et terrifiante du personnage, qui, jusque là, semblait hostile et accueillant.
Après un premier épisode correct, malgré des effets plutôt bâclés, nous allons en prendre plein la gueule avec les quelques épisodes restants. Non seulement parce que, d'une part, les paysages naturels de l'Outback sont magnifiques, mais d'autre part, parce que la réalisation est très bien gérée.
C'est un véritable plaisir de voir la série pensée comme un film plutôt qu'au détriment de ce format, la retrouver sous un aspect télévisuel sommaire. Greg McLean, réalisateur des deux premiers films est toujours aux commandes, tout du moins du sixième épisode, (les cinq premiers étant réalisés par Tony Tilse, réalisateur Australien), il n'y avait donc pas à s'en faire pour cette série.
Malgré ses indéniables qualités, la qualité n'est pas exempt de défauts. Premièrement, étant donné que le genre est codifié, il n'y aura jamais de réelle nouveauté. Tous les personnages rencontrés sur la route sont des archétypes, impliquant le fait que ,forcément, le compagnon de cellule aura telles caractéristiques (Le gros bras, le psychopathe), ou que tel personnage répondra à tels codes. Personnages, dont certains sont insignifiants et qui seront amenés à recroiser le chemin de la protagoniste à tel ou tel moment, malgré une distance conséquence l'éloignant de plus en plus de son point de départ au fil de l'intrigue.
Ensuite, Outre l'introduction et la conclusion, Mick Taylor se fait plutôt absent. Il est impliqué dans certaines scènes transitoires histoire de jeter un coup d'oeil à l'énergumène. Par contre, si vous en comptez en apprendre un peu plus sur les motivations du tueur, quelques révélations s'opéreront. Une approche humaniste du personnage est appliquée, ce qui peut le démystifier comme le compléter.
Au final, Wolf Creek se laisse regarder et s'avoue être vraiment convainquant malgré une certaine codification de l'environnement et du personnage de femme forte de Lucy Fry, et une conclusion laissant le spectateur sur sa faim démontrant bel et bien n'est qu'une (éloquente) transition vers un éventuel Wolf Creek 3. La série, bien qu'achevée, mérite amplement une seconde saison, voire un coup d'oeil attentif de votre part à l'égard de cette alternative à ce slasher moderne ayant propulsé le premier métrage aux panthéons de film de genre.