Otécon Otécon !

Cette blague : Lorsque m'a copine m'a montré les premiers épisodes de Wotakoi, j'ai fait "Hmmm, c'est pas mal, mais j'ai entendu parler d'une autre série sur le même sujet qui avait l'air mieux et qui s'appellait Otaku Otaku." Avant de me renseigner et de m'apercevoir qu'il s'agit de la même série !

Alors, Wotakoi fait partie de cette vague éditoriale apparue au début des années 2000 lorsqu'on s'est aperçu que les geeks et autres otak' étaient devenus des adultes qui pouvaient être des cibles éditoriales pour raconter leurs aventures notamment parce qu'ils étaient devenus des trentenaires avec un vrai job et du fric. Pour les américains ça s'est changé en Big Bang Theory et pour les japonais, c'est Wotakoi. (Et en France rien parce que notre système de production est catastrophique.)

On y voit donc les aventures de Narumi, une jeune employée de bureau qui tente de cacher qu'elle est dessinatrice de doujin, qu'elle est à fond sur les mangas et les otome game. Elle va se lier d'amitié d'autres collègues de travails qui sont un peu otakus sur les bords : Hanako (la crossplayeuse) Taro (le fan de manga et acheteur de figurine) et surtout Hirotaka, son ami d'enfance, qui est à fond dans les jeux vidéos et qui entame une relation avec elle. Tous vont trainer ensemble au boulot comme après le boulot.

Et c'est sympathique.

L'amour c'est facile pour un Otaku, en fait.

Même si j'ai de grosses réserves notamment sur son principe selon lequel jouer à des jeux vidéos, mater des mangas ou se cosplayer serait une tare de la société. Ok, ils sont quand même a fond dans leur trucs mais ils restent loin d'être flippants : ils ont un job (auquel ils sont assez bons pour ne pas se faire virer, l'un d'entre eux étant même le supérieur hierarchique des autres) ne sont pas malaisant socialement (ils vont même au bar, au Starbuck et socialisent.)

Tout est concentré dans cet épisode où ils passent un après midi au parc à éviter de faire des références geeks, sinon ils doivent mettre de l'argent dans une tirelire : c'est drôle parce qu'ils n'y arrivent pas et les amènent à des situations idiotes. Mais ça retombe sur l'idée que la culture Otaku est honteuse et distille l'idée que même en sortie t'as même pas le droit de te faire plaisir en faisant des références à des trucs que t'aime.

A noter que très étrangement, on a l'impression qu'ils ont dix ans de retard : ils se font des soirées Wii, jouent à la PSP (dans le manga) ou parlent des animé qu'ils regardaient enfant, c'est à dire Sailor Moon et Dragon Ball. Ce qui correspond plus à une tranche d'age de gens ayant 35/40 ans, que les 25/30 ans que les protagonistes sont censés avoir. J'ai cru que c'était dû au manga original... mais celui-ci est sorti en 2014.

Alors, certes, ils ont parfois des priorités un peu pétés (se dépêcher de sortir pour voir l'interview de sa seiyu préférée, faire une pause jeux vidéo à midi etc...) mais bon, si ces gens auraient été à fond dans le shogi, le sport ou la pêche, ça aurait été exactement la même chose. Allez, y a une intrigue autour du fait que Nifuju est tellement à fond sur son jeu qu'il a oublié de se nourrir qui m'a fait un poil dire "ha ouais quand même" mais après ça reste quand même très sage.

Pareil sur le sous-titre : "L'amour c'est compliqué pour un Otaku" alors qu'en fait, pas tant que ça. Déjà le couple entre Hanako et Taro fonctionne depuis quasiment une décennie et semble plutôt solide. Celui entre Naoya et Kou est à peine ébauché et tourne autour d'un quiproquo qui ne semble pas en être un. L'animé tourne principalement autour de Narumi et Nifuji n'arrivent pas à se déclarer ou à savoir qui ils sont exactement l'un pour l'autre.... ce qui est exactement ce que fond 95% de tous les animés de romance.

Bonne source de blague sur les otakus :

L'autre grosse réserve que j'ai est sur les personnages : je ne me retrouve dans aucun. Narumi est stressée pour rien, le couple Hanako/Taro se montre au premier abord assez flippant dans leur relation "je t'aime/moi non plus" (mais ils deviennent franchement mignon à certains moments) et Hirotaka est quand même le modèle même du type blasé qui semble content par le simple fait de trainer avec quelqu'un qui lui foutra la paix.

Mais si j'ai pas vraiment envie que ça devienne mes potes (Hanako a juste une légère ressemblence avec une amie et ça s'arrête à ça) ce qu'ils vivent me fait assez marrer. Les blagues fonctionnent justement parce qu'ils sont assez atypique pour être drole sans tomber dans les démesure.

Ce qui est chouette dans cet animé c'est qu'il couvre un spectre assez large de l'otakuserie : les achats de mangas en boutique, le comiket, les parties de jeux vidéos chez les copains, les shootings cosplays, etc... D'autant plus que ça utilise le véritable nom de vrais licence et on peut les entendre parler de Macross, de Pokemon Go et les voir jouer à Monster Hunter. (Et certaines références me sont d'ailleurs passées au dessus de la tête.) Et ça aborde aussi le sujet de la vie en couple et de devoir suivre ou non les gouts et les délires de l'autre. En cela le manga prend à bras le corps son sujet et en parle de façon intelligente et marrante.

Ciblé sur la case horaire de noitanimA, l'animé ne brille par contre pas pour son animation soignée : on est sur quelque chose très basique et classique, avec des personnages qui se meuvent de façon un peu robotique dans les rues, et des moment où les persos sont planqués derrière leur ordi pour éviter de leur faire bouger les lèvres. Mais dans l'ensemble ça passe et les tronches faites par Narumi valent quand même le détour.

A noter que si la traduction Amazon est globalement potable, il y a quand même des grosses erreurs, notamment un personnage qui cherche à tuer un boss dans un jeux vidéo, ce qui a été traduit par "je dois tuer ce patron." Honteux !