Adapté d'un manga de Kiichi Hotta publié de 2003 à 2022, il narre le quotidien d'une bande d'adolescents âgés de 17 ans se connaissant depuis la maternelle.
Leur seconde année de lycée est soudain bouleversé par deux choses : l'arrivée d'une ancienne connaissance qui va secouer le groupe et les sentiments de l'un d'entre eux pour une première année.
Cette adaptation en 26 épisodes est centré sur une année scolaire entière : de la rentrée jusqu'aux examens en passant notamment par les fêtes de fins d'année.
Chaque personnage est parfaitement identifié : Kaname est l'intello du groupe, râleur et entraîné souvent malgré lui dans des mésaventures. Il a une relation presque oedipienne avec sa mère, source de moquerie irrésistible de ses amis. Il a un béguin aussi pour sa maîtresse de maternelle.
Les jumeaux Yuki et Yuta, le premier est plutôt discret et le second, très bon sportif et passionné de manga : très attachés l'un à l'autre, quasi indétachable l'un de l'autre, ils représentent quasi le coeur de la bande.
Shun est un garçon efféminé depuis toujours : son apparence androgyne du à la forme de son visage et à ses cheveux longs (coupés au bout de trois épisodes) fait qu'on le prend souvent pour une fille. Il tombe amoureux et réciproquement de la petite Masaki.
Et enfin Chizuru qui avait joué avec les jumeaux petit, et revient au lycée : c'est Lui le bout en train du groupe, entraînant ses amis dans des mésaventures et péripéties. Cancre et moqué pour sa coupe de cheveux, il est régulièrement rabrouré par Kaname qui le surnomme "singe".
Il va s'éprendre lui aussi de Masaki.
Comme dans toute bonne oeuvre chorale centré sur un groupe (on pense aux plus vieux "Friends" et encore aux plus vieux "Le coeur des hommes" (d'où la référence dans mon titre)) : chaque épisode est centré sur un personnage, qui évoque en voix-off avec un recul adulte, ce souvenir de ce moment de ces 17 ans. Une période de transition, en pleine adolescence libre et enjouée et à la fois, sachant qu'être adulte avec son lot de responsabilités arrive bientôt.
Les épisodes refusent tout surréalisme : leurs histoires qui nous sont racontées sont tout à fait banales : émois amoureux, études, sorties dans un festival... : rien de vraiment dramatique là dedans. Les dialogues, très nombreux et rapides, sont remplis de banalités, de vacheries souvent hilarantes, envoyés les uns aux autres. L'attachement qui est lie depuis leurs premières années n'est pas évident : en fait, ils traînent ensemble depuis tout petit - s'en souvenant, surtout les premiers épisodes contiennent des flash-backs - simplement par habitude.
Néanmoins, ils reconnaissent les qualités des uns et des autres. Et se soutiennent dans les mauvais moments. La longévité de l'oeuvre originale : 18 tomes aurait pu conduire à une très longue adaptation d'un anime, néanmoins, on devra rester sur 26 épisodes.
"Kimi to Boku" ou "You and me" fait parti des oeuvres qui donnent du baume au coeur, qui se regardent aussi bien à l'âge des protagonistes, qu'adulte avec de la nostalgie - ce dont est parsemmé l'oeuvre en voix-off en intro et en conclusion de quasi chaque épisode - parlant aussi à ceux et celles qui ont eu une bande d'amis qu'à ceux qui auraient rêver d'en avoir une.
Qui plus est, bien que les histoires sont universelles, elles se déroulent clairement au Japon, offrant un aperçu instructif sur les high school japonais, les plats, les traditions, les cours bien spécifiques (comme un club de cérémonie de thé).
Rajoutons une bande-son pop-rock très réussie (le générique des 13 premiers épisodes est une merveille) : https://youtu.be/iGqnsMTqjmw
Je n'ai mis que 7, car le côté excessif des personnages : la violence de Kaname et l'euphorie constante de Chizuru sont agaçantes, surtout, lorsqu'on binge plusieurs épisodes en une seule fois comme je l'ai fais.
Pour finir, chaque épisode raconte une histoire complète et tous pourraient se voir dans le désordre, mais l'ensemble est chronologique par la période sur laquelle il se déroule et des évolutions (à commencer par le triangle amoureux), certes minimes font que les épisodes doivent se voir dans l'ordre.