Evangelion sauf que tu remplaces se battre avec des robots géants par faire du piano

CRITIQUE EN SPOIL MAJEUR !

Bon ok ce titre est un peu (beaucoup) caricaturale et un peu réducteur pour cette magnifique œuvre qu’est Your Lie in April (et très TRÈS réducteur pour ce chef d'oeuvre qu'est Evangelion). Les 2 séries sont très différentes mais se rejoignent dans le fond, dans leur substantifique moelle. Ça se voit surtout au niveau du personnage principale, Shinji et Kosei partagent beaucoup de points communs, tous deux se sont renfermés sur eux même pour fuir leurs problèmes, tous deux ont du mal à communiquer avec les autres et tous deux ont des problèmes avec un de leurs parents qui les empêchent d’avancer, et ils sont tous deux très bien écrit. La principale différence réside dans leur évolution, qui est beaucoup plus positive chez Kosei.

La ressemblance se fait aussi ressentir sur les scènes d’introspection, j’ai vraiment ressenti une vibe Evangelion en voyant ces scènes qui s’immiscent au plus profond de l’âme et des tournants de Kosei. L’excellente idée ici c’est d’utiliser le piano comme support pour ces scènes, puisque Kosei n’arrive pas à communiquer normalement il exprime ses sentiments par le piano et c’est magnifiquement retranscrit ! La mise en scène de ces phases d’introspection est excellente, on est happé par l’horreur de ses traumatismes qui refont surface ou par la poésie de ces moments qui sont comme suspendues dans le temps, le tout porté par des morceaux de musique absolument magnifiques ! La musique classique n’est pas là pour faire jolie, elle est au cœur de l’anime, elle en est le moteur.

J’en profite pour dire que la bande originale n’est pas en reste, elle est même excellente avec des morceaux très marquants et très bien utilisés ! Les deux opening et les deux ending sont très bons (musicalement et visuellement), Bref les musiques c’est plus qu’excellent autant l’ost que les musiques classiques. Visuellement aussi c’est très réussi, je l’ai déjà dit la réalisation est excellente et l’animation est très belle avec une bonne utilisation de la 3D (qui est plutôt jolie il faut le souligner), très bon travaille de A-1 Pictures.

Mais le point qui m’a énormément marqué et qui m’a définitivement fait rapprocher Your Lie in April de Evangelion c’est que le soin apporté aux personnages, je veux dire par là qu’on y croit, on y croit vraiment ! Leurs interactions ont l’air réelles, profondément vraies, les personnages ne sont pas juste des personnages, ils sont plus que ça ! Toutes ces petites situations qui font tellement vrai et qui tapent juste à chaque fois, ces « moments insignifiants » comme disent régulièrement les personnages, c’est ça qui fait la force de la série ! Ce sont ces personnages contre lesquels on peste avant de se rendre compte qu’on agit parfois exactement comme eux (je pense particulièrement dans mon cas à Kosei et Tsubaki) qui font la force de cette série. Comme dans Evangelion. Et évidement j’aime beaucoup Kosei et Tsubaki, j’aime aussi beaucoup le traitement apporté au personnage de Saki, la mère de Kosei au début très négatif puis qui se retrouve par la suite très nuancée, la relation d’amour haine qu’entretient Kosei avec le souvenir de sa mère est très belle. J’adore Kawori, j’aime énormément ce personnage et quand je la voyais avec Kosei au début de la série je me disais « oh ils sont trop choupis j’ai hâte qu’ils finissent ensemble à la fin » … Ha ! Haha… J’ai vite déchanté… Le drame de cet amour qui ne sera finalement jamais avoué, de tout ce temps qu’ils ont passé à fuir leurs sentiments pour des raisons futiles (surtout dans le cas de Kosei) m’a profondément marqué.

« Je dois jouer, je dois jouer, je dois jouer » Kosei

« Je ne dois pas fuir, Je ne dois pas fuir, Je ne dois pas fuir » Shinji

« Je ne dois pas fuir » c’est finalement ça que je retiens de Your Lie in April et de Evangelion. Il ne faut pas passer sa vie à fuir, à refuser d’avancer comme le font Kosei et Shinji, il faut se battre de toutes ses forces, de toute son âme pour atteindre le bonheur, faire face à ses traumatismes et à son passé en les acceptant pour continuer à avancer, pour ne pas que le temps s’arrête pour nous. Ce que fait finalement Kosei, car tous ces moments passés avec Kawori n’auront tout de même pas été vains, Ils lui auront permis d’avancer, de pouvoir avoir un futur.

La fin de cette série m’a laissé avec une profonde tristesse et un grand vide dans le cœur. Ces personnages vont me manquer, les discutions entre Kosei et Kawori dans la salle de musique vont me manquer, leurs disputes vont me manquer. Tsubaki et Watari vont me manquer, leur vie adolescents de 14 ans et ces « moments insignifiants » vont me manquer. Leurs réflexions philosophiques, très critiquées par certains mais qui pour moi participe à la beauté de la série, vont me manquer. Mais au bout du compte je suis content d’avoir vécu ce voyage en compagnie de ses personnages. Mais maintenant il est temps de leur dire adieu (jusqu’au jour où je reverrais la série) et de continuer à avancer en les gardant dans mon cœur. Tout comme j’ai fait pour Evangelion.