Zetman
5.9
Zetman

Anime (mangas) Tokyo MX (2012)

Ouah ! j'avais annoncé une critique et je l'avais laissée en plan ensuite. Je suis en train de regarder une deuxième fois cette série en fait. J'en suis au milieu. Je n'ai mis que 4, je ne me rappelle plus trop pourquoi.
Mais j'ai envie de dire des trucs importants dès à présent, et je refonds ma critique si j'y pense quand j'aurai revu l'intégralité.
En gros, l'auteur est un ami d'Akira Toriyama avec lequel il a d'ailleurs un manga en commun dont le titre est la réunion de leurs deux "prénoms" : Katsutaakira, mais en gros c'est Toriyama qui a fait les scénarios et Katsura a fait les dessins.
Notre mangaka Katsura Masakazu a eu quelques titres au succès relatif dans les années 90 en gros : Video girl Ai, I's et DNA2. Mais je connais tout cela encore assez mal, je vais les lire systématiquement, c'est prévu. Surtout, notre mangaka est connu pour un manga plus ancien, lancé en 1983, avant même Dragon Ball de son pote, le fameux Wingman. Il s'agit d'un manga coquin humoristique dans la pure veine des années 80 et il a eu droit à un doublage en VF savoureuse et délicieuse à souhait, avec le héros David Duchemin. En fait, je trouve la série Wingman en VF irrésistiblement sympathique, mais je manque d'accès au visionnage de tous les épisodes de la série, j'ai prévu d'y remédier, mais voilà.
Or, le point vraiment frappant, c'est que Zetman est un peu dans l'inversion par rapport à Wingman. Dans Wingman, nous suivons un collégien (ou lycéen ? je ne sais plus) qui ne suit pas très attentivement en classe et qui rêve de devenir un héros en inventant des déguisements, et il va faire la rencontre d'une fille qui va lui en doit la possibilité avec une ressource scénaristique qui présageait de loin en loin Death Note, manga bien moins original qu'on ne le croit. David écrit sur un livre et sa transformation en héros se réalise. Et en compagnie de diverses filles, David connaît diverses aventures de héros selon le schéma de l'époque d'une intrigue par épisode. Et le héros est sympathique, honnête, naïf et attachant, tandis que les histoires, loin d'être inquiétantes et de donner le frisson, sont prétexte à des gags bon enfant incessants.
Or, j'en arrive à Zetman. L'apparence de Zetman, mais aussi de son ami Koga quand ils sont en héros rappelle l'habit de Wingman et les premières secondes du premier épisode de Zetman joue sur cette référence avec un héros de série télé. Mais, partant de là, on constate rapidement les inversions. Contrairement à Wingman, Zetman est une série sombre avec un récit tendu à la façon de productions américaines. L'équivalent du comique David Duchemin, ce n'est pas Zetman, mais son ami Koga. Koga sert en fait de repoussoir. Koga est le fils de riche qui nourri de séries télévisées rêve de devenir un héros casqué avec cape, bottes et tenue moulante. Plongé dans l'action, il est ridicule. Une fille est en danger, il faut la sauver, mais lui Koga il fait primer un protocole. Avant de sauver la fille, il faut communiquer entre héros, observer et élaborer une stratégie. Le problème, c'est que l'agression exige une réaction immédiate. Ce premier raté a un côté comique à la Wingman, mais les autres ratés de Koga sont montrés plus posément, de manière plus réaliste. Et on touche à un point intéressant le concernant. Il semble fonctionner comme David Duchemin, mais ici il est critiqué pour sa fausse envie d'être un héros. Il y a une dialectique qui se met en place et qui est un des mérites de cette petite série, c'est que ce Koga qui veut être le héros de la justice est trop obsédé par le protocole et oublie d'être un peu présent en acte, mais surtout il lui est reproché d'avoir une idée toute faite de la Justice. On lui rappelle que la Justice est complexe, qu'il faut savoir s'en saisir avec de solides épaules qui lui évidemment n'a pas. Tout ce qui concerne Koga m'a l'air d'être très bien scénarisé et il subit de sa soeur une phrase qui fait mouche : il cherche plutôt les louanges. Informé de cette réserve critique, il va chercher à travailler sur lui-même, et bref c'est une partie de l'animé que je valide et qui est recherchée.
Face à lui, il y a donc le héros, et là je suis moins convaincu. L'aspect badass et solitaire du héros Zetman est bien convaincant, mais j'ai du mal avec sa psychologie. Le mangaka a cru bon de lui prêter le fonctionnement de Josh Randall joué par Steve Mc Queen dans la série western Au nom de la loi, sauf que ça ne marche pas bien. Dans Au nom de la loi, nous avons un chasseur de primes et les négociations pour les missions ne se font pas au milieu de l'action, et comme c'est un travail le héros rappelle qu'il doit se faire payer, et il paraît que c'est Steve Mc Queen lui-même qui avait voulu que son personnage insiste pour être payé, pour bien montrer une certaine conception de la vie en laquelle croyait Mc Queen lui-même. Mais ici, on a un gosse des bas-fonds qui demande dix mille yens pour sauver une femme sur le point d'être violée, ou bien il arrête un voleur de sac et demande dix mille yens en le rendant à son propriétaire. Si on veut, ça fait un gag pour dessin animé, mais ça n'a aucun sens, ça construit un personnage incohérent. Il est du coup difficile de suivre et apprécier son évolution.
Evidemment, sa froideur avec la soeur de Koga de laquelle il a été obligé de s'éloigner pour ne pas les mettre en danger est mieux conçue et permet des scènes où les jugements sont incertains entre sa froideur et le fait qu'en réalité il tient ses anciens amis proches à l'écart pour les protéger.
Maintenant, il y a la présence de son pouvoir qui est pas si bien traitée que ça. En gros, au début du premier épisode, on nous explique que les humains ont créé des êtres pour faire des tournois genre combats de coq, sauf que les êtres monstrueux et surpuissants ont chopé une conscience et se sont barrés dans la Nature.
Partant de là, on a une histoire assez bancale de monstres qui prennent l'apparence humaine, vivent parmi des sociétés qui ignorent leur existence, et ils consentent à ne pas tuer en se transformant en monstres. S'ils cèdent à la tentation, un nettoyeur qui surveille les élimine, nettoyeur qui fait aussi disparaître les cadavres quand il y en a.
Je vous épargne l'analyse de cette impossibilité pour un nettoyeur de surveiller aussi bien qu'il le fait. On se demande aussi pourquoi les monstres vivent dans un périmètre contrôlé par un nettoyeur au lieu de se barrer ailleurs...
Mais, notre Zetman est en réalité le policier originel des monstres lors des tournois, c'était lui qui devait régler les problèmes en ce temps-là, sauf que ce héros est ici un bébé dans lequel on a implanté le pouvoir du Zetman et qu'il ignore qu'il en est un. Il grandit et quand il se fait embrocher enfin par un monstre son pouvoir se réveille. Mais, à part qu'il a un costume à la Wingman c'est finalement un monstre comme un autre sauf qu'il est gentil. Puis, le déclenchement de sa puissance quand on lui a transpercé une partie du corps, et cela sans arrêt, ça fait un peu limité. On me détruit à 40%, je deviens fort à 8000%. Mouais, je ne pense pas que beaucoup de téléspectateurs soient si séduits que ça par le concept. C'est trop gros, trop absurde.
Je vais arrêter là pour l'instant, je parlerai du reste quand j'aurai revu les six derniers épisodes.

davidson
4
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le 27 nov. 2020

Critique lue 129 fois

davidson

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