Les meilleurs films avec Sandrine Kiberlain selon takeshi29

Annotation :

Hier soir c'était au tour de ce "Cyrano" à qui la restauration 2018 donne un coup de jeune incroyable.

J'ai quasiment eu l'impression de voir ce grand film, ce Depardieu phénoménal, cette Brochet naissante, d'entendre ce texte qui fait tourner la tête, pour la première fois.

Je ne l'avais plus vu sur grand écran depuis sa sortie en 1990, alors inutile de vous dire que moi aussi je me suis senti méchamment restauré.

NB : Je suis trop bavard, je dois filer, donc suite des aventures du vieux con qui aime prendre des coups de jeune au prochain épisode...

Annotation :

Stéphane Brizé prouve une nouvelle fois à quel point il compte dans le cinéma français actuel. Car c'est un talent d'utiliser les erreurs de ses films précédents, en l'occurrence "La Loi du marché" et "En guerre", pour en tirer un troisième qui atteint une forme de grâce retrouvée comme à l'époque de "Mademoiselle Chambon".

Le cinéaste continue son passionnant travail "sociologique" mais remet surtout le sentiment au centre du jeu, il considère à nouveau que les regards ont souvent plus de poids que les mots, surtout ceux d'un acteur avec qui il ne fait désormais qu'un, qui semble être son porte-voix autant que son double.

Regarder le duo-couple Lindon-Kiberlain évoluer à l'écran devient ainsi aussi émouvant que troublant, on ne sait plus vraiment qui on voit, des interprètes ou de vraies personnes qui (re)joueraient à quelques nuances près la comédie de leur vraie vie.

Et c'est ça aussi le cinéma : brouiller les pistes, instiller le doute. De doute en revanche il n'y a pas quant au talent de metteur en scène de Brizé, ce dernier plan, d'une beauté et d'une simplicité renversantes, vu il y a déjà trois semaines, ne me quitte plus depuis.

Annotation :

"Pupille", qui sortira le 5 décembre, confirme la santé exceptionnelle du cinéma français en cette fin 2018. Populaire au sens noble du terme, formidablement documenté et interprété, ce film balance de l’émotion force 10 sans prendre le spectateur pour un c.. Gilles Lellouche ayant le c.. bordé de nouilles en ce moment ça sent le gros succès public...

https://twitter.com/takeshi2922/status/1062427235393646592

Annotation :

Parfois il faut savoir tuer le père, même quand il s'appelle Rohmer... (cf critique)

Annotation :

Curieusement j'aurai maintes et maintes fois reculé le moment de voir la dernière œuvre d'un réalisateur qui aura tant compté pour moi. Probablement par peur de le quitter sur une déception, ce film ne bénéficiant pas d'une cote exceptionnelle.

Et pourtant tout s'est bien passé, j'y ai retrouvé la petite musique au désuet charmant de Resnais, son amour des dialogues pétillants, du théâtre, de l'installation minimaliste, du vaudeville à la ronde mélancolique, et par-dessus tout des acteurs, qui plus que chez quiconque semblaient heureux d'être là, de faire partie de la « famille ».

Et moi aussi Monsieur Resnais, en retrait, sans que jamais vous n'en sachiez rien, j'ai jusqu'au bout eu le sentiment d'être de cette famille. Une sorte de cousin très très éloigné, mais que le cinéma aura rapproché par (votre) magie.

Annotation :

Je n'aurais jamais cru écrire ça, et ça en dit beaucoup sur l'état du cinéma actuel, mais le film (d'actualité) qui m'a probablement donné le plus de plaisir cette semaine est signé Cédric Jimenez.

Alors ok le garçon est totalement handicapé dès qu'il s'agit de filmer autre chose que du mouvement, les personnages n'existent pas, à tel point que c'est au spectateur d'imaginer qui ils sont et ça peut déboucher sur des phénomènes problèmatiques, comme avec Jean Dujardin en représentant de l'état qui après une sortie un brin limite lors d'un interrogatoire est devenu pour moi et pour tout le reste du film Hubert Bonisseur de La Bath. Mais il est clairement le meilleur en France pour représenter l'action, la vitesse, ce qui est loin d'être ce que je préfère au cinéma, et en cela l'assaut final est un modèle du genre.

On pourra reprocher ce qu'on veut au bonhomme, détester l'aspect un peu "propagande d'état" mais il a le mérite d'être transparent : il aime les flics, qu'ils soient ou non de la BAC, le reste n'est donc pour lui que détail, alors il montre leur travail, quitte à en faire des héros à tout prix.

Et mine de rien ne pas montrer un seul instant les attentats en eux-mêmes, est plus qu'honorable. Et surtout malin car notre mémoire fait tout le boulot à la place du scénariste et Dieu sait que c'est douloureux de se rappeler...

(Je m'étais donné comme objectif de ne pas citer "Zero Dark Thirty" dans ma petite bafouille. Ah m.... on me dit que je viens de le faire.)

Annotation :

Oui indéniablement les frangins Podalydès ont fait mieux, beaucoup mieux même, plus fin, plus incisif, plus original surtout. Mais par les temps qui courent un tel film fait du bien, parce que leur manière tendre de provoquer le rire, pas celui contre, celui avec, fait l'effet d'un doudou, parce que le casting régale, parce que leur façon généreuse de pointer les maux de l'époque (à l'image d'un autre duo, Kervern - Delépine) est toujours bienvenue.

Et puis je l'avoue, entendre des gens heureux dans une salle, voir une spectatrice vous alpaguer à la fin de la séance rien que pour vous dire qu'elle s'est régalée, ça fait tout simplement du bien.

Annotation :

A l'image de son pendant masculin Pascal Thomas, j'ai une tendresse particulière pour Sophie Fillières, pour sa légèreté apparente, son humour qui cache une profonde nostalgie, sa fantaisie qui finit presque toujours par s'épuiser et épuiser.

Et cette "Belle et la Belle" ne déroge pas à la règle, c'est un film qui fout la pêche, qui est constamment en équilibre fragile, et qui malgré (ou peut-être grâce à) ses imperfections, se voit avec un immense plaisir.

Annotation :

J'ai cru pendant une bonne moitié du film être comme souvent séduit par la petite musique si particulière de Bruno Podalydès, par son humour presque désuet mais charmant, par cette manière de glorifier une forme d'ennui et de lenteur. Mais progressivement j'ai trouvé que la flamme vacillait, que les sourires se faisaient de plus en plus rares, que le scénario faisait encore plus de surplace que la péniche. Restent sa bande d'acteurs impeccable, et un dernier plan qui en dit beaucoup...

Annotation :

Nicolas Pariser, réalisateur des très prometteurs "Le Grand Jeu" et "Alice et le Maire", semble ne pas réussir à choisir son ton et pas plus son rythme. Quitte à aller sur ce terrain, qu'un Pascal Thomas (et ses Beresford) par exemple maitrise si bien, peut-être aurait-il fallu assumer le pastiche pur, ou oser l'absurde total.

Un autre regret : voir Vincent Lacoste, acteur qui sait tout jouer, retourner vers une forme de confort. En revanche Sandrine Kiberlain est parfaite, et certaines scènes, celles qui se décalent de l'intrigue policière, les plus posées, sont assez succulentes