Les meilleurs films de 2015 selon Frakkazak

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Après le magistral HyperNormalisation, je me lance dans les documentaires d'Adam Curtis, en commençant par Bitter Lake.
Ici, on explique comment l'Afghanistan est devenue ce qu'elle est en retraçant son histoire depuis le lendemain de la seconde guerre mondiale. Le procédé employé est d'une efficacité redoutable : l'Histoire est retracée chronologiquement avec images d'archives et voix off, tandis qu'en parallèle on voit les images d'un reporter de la BBC dans le pays depuis le début du siècle, suivant GIs, afghans ou talibans. L'actualité fait écho au passé frontalement.
Encore un tour de force, prenant, instructif et à charge.

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A chaque visionnage je ne peux m'empêcher de verser ma larmichette tant le film est juste et touchant. La croissance émotionnelle d'un individu par l'élargissement de la palette à sa disposition, par l'abandon d'aspects identitaires au profit d'autres, et la complémentarité de nos sentiments , c'est ça Inside Out. Sauf qu'en plus le film est diablement drôle, avec ses mélanges fréquents de Faits et d'Opinions, ses musiques qui ne nous lâchent pas la grappe, et ses tournages de cauchemar.
Sans doute le Pixar qui m'affecte le plus, après les vingt premières minutes de Là-Haut. Il n'atteint pas le 10 car je trouve par contre les visuels assez faibles par rapport à l'écriture.

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Quatrième visionnage, et c'est toujours aussi fucké, mais toujours aussi fendard. Le meilleur Dupieux à ce jour, à n'en point douter.

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J'avais envie de me refaire ce Hateful Eight que je n'avais vu qu'au cinéma et je suis tombé par hasard sur cette extended cut au format série. Alors certes, je me la suis fait d'une traite comme je me serais fait le film, mais on reconnaitra que l'oeuvre se prête bien au découpage sous ce format, avec un chapitrage clair et un générique sur l'OST de Morricone pour ce whodunnit western. Je n'ai malheureusement pas assez la version ciné en tête pour avoir repéré les ajouts de celle-ci, mais le tout est très bon. Ça bavasse, ça jure, ça violente et ça punchline comme seul un Tarantino sait le faire. Ce huis-clos gagne en estime pour moi, meilleur que dans mes souvenirs.

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Atmosphérique, filmé avec maestria et avec un casting au top, l'oeuvre souffre toutefois d'une petite longueur en son coeur. Ca ne l'empêche pas d'être un film fort pour qui est sensible à la nature sauvage.

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Si le pitch peut faire penser à une version exotique de Virgin Suicides, une fois rentré dans le film, le spleen de Sofia Coppola paraît bien pâlot face aux problèmes bien trop concrets auxquels sont confrontées les soeurs de Mustang. Si le film ne fait que réaffirmer la misogynie déjà bien connue de la société turque, il n'en est pas moins efficace et bouleversant dans sa démonstration, et seul la pétillance et l'ingéniosité de Lale apporteront une once d'espoir et de lumière dans ce qui apparaît comme une histoire malheureusement bien trop commune.

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Film académique dans sa réalisation, mais ça ne dessert pas le propos, plutôt le contraire. Pas de sensationalisme, on a un travail quasi-documentaire sur un sujet qui aurait pu dériver très facilement. Les acteurs sont parfaits, mention spéciale au coup de gueule de Ruffalo.

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Film charnière dans la carrière d'Adam McKay, passant de la comédie potache (Anchorman & cie) à la satire corrosive (s'en suivront Vice et Don't Look Up), on sent tout de même un certain tâtonnement dans la forme. La caméra ne saura pas se poser, quand bien même on comprend l'intention d'intensité (notamment sur les scènes suivant Bale), et les apartés explicatifs sont un certain aveu de faiblesse tant ils sont faciles (même si ludiques) devant la complexité du sujet. Mais The Big Short reste globalement une réussite, le message étant au final clair, porté par un casting réjouissant et un rythme soutenu par une tonalité efficace. Belle reconversion.

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Ce n'est qu'à la fin du film que j'ai appris que le réalisateur n'était autre que le créateur d'Anohana, série qui m'avait beaucoup touché il y a de ça quelques années. Le film est dans la même lignée, et même si sa métaphore filée n'est pas de la plus grande finesse, la sauce prend. Une autre slice of life japonaise qui, si elle n'est pas exempte de défauts, réchauffe mon petit coeur tout mou. Je vais finir par lâcher un "kawaii uWu" un de ces jours, et là je serais mal barré. Merci Nixo pour la découverte.

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J'avais trouvé The Endless imparfait, mais foutrement intéressant dans son approche lovecraftienne de la boucle temporelle, c'est donc avec curiosité que je me suis lancé dans Spring. Spring qui sur le postulat simple d'un américain au bout du rouleau voyageant en Italie, tisse une fable fantastique métaphysique qui oscille entre l'horreur, la romance et la tranche de vie. C'est un exercice réussi, joliment exécuté et joliment raconté.

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Met fin sans frontières

Pépite méconnue qui aborde un conflit armé (ici les Balkans dans les années 90) sous un regard très peu exploité au cinéma, celui des associations humanitaires qui sont sur le terrain pour venir en aide aux civils au mépris de leur propre sécurité. Pas mal d'humour noir, mais sans jamais être cynique, porté par une palanquée d'acteurs épatants. A Perfect Day est à la fois drôle, touchant, intelligent et instructif.

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Histoire cachée dans l'Histoire que celle de ses prisonniers allemands, ici un groupe d'ado (pour enfoncer le clou), forcés à déminer la côte danoise. On passe de dune en plage avec des mouvements aériens et une quiétude que seules les explosions intermittentes de ces gamins, fauchés un à un par un après guerre où ils ne souhaitent que rentrer chez eux après s'être retrouvés là sans trop savoir pourquoi. N'ayant que pour seul ami un sergent haineux mais humain. C'est beau et dur.

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Rome à ranger

Esthétique léchée et scénario sans gras pour un film choral sur la fin du régime de Berlusconi, qui ne change rien tant la mainmise mafieuse est inamovible. Sollima part tout de même un peu plus dans le fantaisiste que dans le réalisme, si l'on compare par exemple à ses séries Gomorrah ou ZeroZeroZero. Mais tout ce qui se déroule sert, comme un fusil de Tchékov démultiplié, rendant la narration serrée et ou la seule question qui persiste, alors que le décompte vers l'Apocalypse se fait, est de savoir quand est-ce que l'on appuiera sur la gâchette. Sombre et tendu, du néo-polar noir comme l'Italie nous en prodigue depuis quelques années.

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Film pour le moins singulier, frisant avec le drame et la comédie noire grinçante. Un concept fort pour un univers loufoque qui nous est expliqué au compte-goutte, servant une fable éthérée sur les turpitudes sentimentales de notre espèce. Le jeu des acteurs est bluffant de mécanicité, marchant sur une fine ligne dangereuse, entre le trop peu et le too much.
Une expérience étrange et fascinante. Je lui préfère tout de même The Favorite qui se révèle moins froid (un peu).

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Agréable thriller d'espionnage avec le toujours droit Tom Hanks jouant l'avocat d'un espion soviétique pour une question de principes américains, avant d'être envoyé négocier un échange prisonnier. Spielberg livre un de ses films qui, s'ils ne sont pas majeurs, bénéficie toujours de son travail d'orfévrerie, rendant le tout d'une fluidité confondante grâce à une maîtrise du rythme, du dialogue, et de la caméra.

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Encore une fois Hosoda nous fait voyager, ici dans un village fantastique où bêtes antromorphiques vivent en paix. Prouesses visuelles à nouveau pour un film touchant sur une quête identitaire tiraillée entre deux mondes, deux modes de vie. Dommage cependant que cela se termine sur un combat de shônen un peu lourd.

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Just Cruising

Avant dernier film dans mon revisionnage des MI (dans le désordre, il n'y a plus que le 2, mais ça peut attendre...). Il est bon, mais n'arrive clairement pas à la cheville de Ghost Protocol ou de Fallout (pour les MI modernes), notamment par manque de scènes vraiment marquantes, de gadgets comme le mur mobile du 4, ou de vrai bouquet final. Il en reste un film d'action tout de même bien au-dessus de la grande majorité des productions actuelles.

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Très juste et très drôle chronique de la vie d'un collégien, avec ses attentes déçues, ses instants de camaraderie fondamentaux, son système cruel de popularité à qui l'ouvre le plus et la marginalisation typique des originaux. Pas vraiment de fil narratif ici, plutôt une tranche de vie très bien menée ou les adultes sont mis à l'écart pour adopter intégralement le point de vue du nouveau éponyme, aussi faillible que ses antagonistes. Frais, fun et touchant.

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Film initiatique sur comment passer de schlag paumé à personne ayant des ambitions, un projet. Léger, marrant, bourré de punchlines. Un bon moment pour qui aime bien Orelsan.