Sum 41, last round. Le groupe canadien, soundtrack attitrée des American Pie et de nos années collèges revient en 2016 avec un nouvel album. Parler ici de gestation difficile serait un euphémisme tant 13 Voices n’a failli jamais voir le jour.
Pour faire bref et sans rentrer dans les détails, Sum 41 en 2011, c’était une créativité au plus haut et un groupe au plus bas. Alors que Screaming Bloody Murder fait son petit bonhomme de chemin (à mon avis le meilleur album, à des années lumières de leur son pop-punk et empreint d’une noirceur intrigante, unanimement salué par la critique mais malheureusement délaissé par le public), Deryck Whibley traverse une période sombre, jonglant entre divorce, dépression et alcool (beaucoup, beaucoup d’alcool). Tout ça se finira à l’hôpital avec un aller simple pour la morgue annulé au dernier moment, même si le pire a été craint. Personne n’aurait alors donné cher de la peau de Sum 41 à cette époque.
Et puis, l’épiphanie, la renaissance. Remonter la pente aura été probalmeent difficile et éprouvant, mais Deryck a su puiser dans cette expérience assez tragique pour retrouver le goût d’écrire et de composer. S’entourant d’un nouveau batteur (ah oui, le drummer original s’est entre-temps barré, sentant probablement le vent tourner), il a commencé très tôt à travailler sur de nouvelles chansons. Sum 41 is back on tracks en 2015, et cette fois avec le choix d'un album autoproduit de A à Z, sans aucun pouvoir décisionnel pour brider ou toucher à leur son. La hype était bien là.
Les bonnes nouvelles ne s’arrêtant pas ici, la meilleure reste pour moi le retour de Dave Brownsoud, le guitariste soliste qui avait décidé de faire bande à part après Chuck car il trouvait que la direction artistique du groupe ne correspondait plus à ses sonorités très metal. Légitime ou pas, son départ avait fait perdre quelque peu de sa superbe à l'ancien quatuor devenu trio. Retour de Dave = retour de solos monstrueux, retour des beaux jours d’été (Sum… hin hin hin). Bref tout ça annonçait du très bon.
Au final, 13 Voices est un album de bonne facture, sans aller jusqu’à commettre l’irréparable et le considérer comme le meilleur de Sum 41. Non désolé, pour moi en tout cas, Screaming Bloody Murder et Does This Look Infected ? sont largement au dessus, tant au niveau de l’homogénéité proposée que de la créativité.
Le problème dont pâtit 13 Voices est peut-être sa sonorité même, qui propose un mélange de SBM et du son plus brut de Chuck, avec des mélodies purement summeriennes si on ose le néologisme. Pour ne prendre qu’un exemple parmi tant d’autres, la chanson éponyme de l'album n'est qu'un ripoff de Holy Images Of Lies. Franchement on peut passer outre quand ça le fait sur une ou deux chansons, mais au bout d’un moment on a l’impression d’écouter un album proposant de simples améliorations sans oser aller au-delà.
Après, on a du fan-service qui fait bien plaisir : Fake My Own Death est clairement l’un des highlights de l’album, avec un riff lourd à souhait, tandis que Goddamn I’m Dead Again flatte les fans de la première heure avec un méchant solo de Dave (même si pompé sur Hotel California hahaha).
Sum 41 clôture ainsi l’année 2016 du pop-punk d’une belle manière, sans se démarquer vraiment du retour de ses consorts. Si on doit dresser un bilan global, certains pleureront à chaudes larmes le massacre perpétré par ces groupes d’un autre âge qui tentent tant bien que mal de survivre. Moi je suis assez content de retrouver certaines pépites sur chaque album, sans avoir connu la transcendance rencontrée à l’époque par American Idiot, SBM ou Enema Of State.
Qu’est-ce que vous voulez, on prend de la bouteille et on devient des vieux cons… Allez, à 2017 de faire mieux désormais !
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