ET LE VOICI, le seul, l'unique, le nouvel album de Bon Iver, et c'est avec le cœur en joie et l'âme paisible que nous retrouvons le tendre Justin Vernon.
L'occasion pour moi de revenir sur un artiste hors-norme qui a marqué le monde de la folk avec douceur et ingéniosité.
Ce qui fait la force d'un homme...c'est sa douceur.
L'histoire commence comme tant d'autre. Une rupture, un cœur brisé, un amour qui s'envole, les illusions qui s'écroulent. Si l'Histoire est triste, elle donnera naissance à For Emma, forever ago. Une folk mélancolique, grise, à écouter sous la pluie, un soir d'hiver, emmitouflé dans son cafard.
Une voix hantée, un cœur abimé, des compositions à réveiller vos fantômes les plus enfouis, Bon Iver pourrait être un mec aux cheveux hirsute qui gratte sa guitare, un de plus parmi la foule qui compose dans une cabane perdue au fin fond de sa forêt mais ses chansons sont brutes, à fleurs de peau et reconnaissables entre mille.
For Emma, Forever ago est un album qui prend aux tripes, au cœur, vous donne du vague à l'âme.
Après son entrée fracassante dans la musique, Bon Iver vaque à plusieurs projets : une collaboration avec Kanye West, la création d'un groupe sous le nom de Volcano Choir (à découvrir absolument si ce n'est pas déjà fait, c'est juste GE-NI-AL.) mais également la sortie d'un EP. Bref, on ne l'arrête plus.
Son second album sort en 2011. Bon Iver, Bon Iver est comme un second souffle.
Des compositions sublimes telle que "Calgary" et un bonheur incontestable de retrouver la voix de notre chouchou au cœur tendre.
Moins intimiste, Bon Iver n'est plus seul. Il s'élève. Prend de l'ampleur. Peut-être moins sensible (en même temps, dépasser le premier opus aurait été un aller direct pour dépression land quand même), il offre un rythme moins lent, plus enlevé avec des petites pépites qui deviendront des classiques de votre playlist tels que "towers", "Holocene" ou encore "Perth".
Bon Iver est un artiste attachant, magnétique, sensible et unique.
Et voici 2016. On le retrouve d'abord sur l'album de james Blake et sa voix nous envoute, encore et encore sur "I need a forest fire". Et c'est le retour de kanye West dans les parages avec la chanson "friends" où notre petit Justin nous fait quelques pas de danse (et c'est là qu'on pousse des petits cris de joie - enfin je crois que c'est de la joie...mélangé à un WTF).
Et TADAAAAAM. Tout ce blabla pour en arriver là. 22, a Million. BOUM.
On est loin du premier album mais pour ceux qui le suivent, il n'y a rien d'étonnant. Bon iver aime évoluer, se surprendre, innover, créer. Il s'amuse, danse entre folk, pop, électro et ce je ne sais quoi qui fait tout.
On commence très fort avec la sublime 22 (OVER S∞∞N) et le délicieux saxo de Colin Stetson, on enchaine avec l'imparable et réussie 10 d E A T h b R E a s T !
715 Creeks ne manque pas d'audace, Justin s'amuse à transformer sa voix à coup de vocoder ( ça me rappelle d'ailleurs une chanson de Himogen Heap "hide and seek" que je vous conseille si vous aimez le genre).
33 GOD excelle, fait des sauts périlleux, emballe.
Mais il faut toujours un coup de cœur et mon coeur bat la chamade pour 29 #stafford, plus folk et simpliste qui m'a même emportée vers du Damien Rice dans les refrains. Et c'est sans compter sur la belle 10 000000 Million qui cloture cet album en beauté, avec grâce. Ces deux chansons s'approchent des débuts de Justin, clairement, et c'est avec une oreille différente qu'on le retrouve et le déguste.
Vous l'aurez compris, cet album est merveilleux parce que Justin est merveilleux. C'est un artiste, un pur artiste qui se remet en question, casse les codes, invente, réinvente. Il bouleverse les genres et ça fonctionne, en tout cas sur moi.