Le nouveau Bon Iver n’est rien de moins qu’une oeuvre d’art totale au sens le plus noble et le plus luxueux du terme avec son propre univers infini, intense et unique.
A titre personnel, je pense qu’il fait partie de ces disques rarissimes qui peuvent changer une vie ou du moins la façon d’écouter de la musique.
Les éléments chers à Bon Iver sont toujours présents, on retrouve avec bonheur les guitares sèches, les cuivres…mais ces éléments sont maintenant en roue libre, en complète mutation permanente pour prendre encore plus d’ampleur, se réinventer et redéfinir entièrement leur place.
22, A Million est un miracle, un disque malade, comme pourrait l’être un cerveau ou plus généralement un corps. Comme si Bon Iver y avait injecté un virus pour rendre son oeuvre fiévreuse et magistrale.
Tout est là, c’est en cela que je me permets de parler d’oeuvre d’art totale, tout y est, toutes les émotions du monde sont dans ces 10 titres. Produire une « Oeuvre d’art totale » ne consiste pas seulement à associer plusieurs techniques, plusieurs disciplines ou plusieurs médias. Il s’agit aussi d’englober le spectateur ou l’auditeur, d’investir tous ses sens, de conduire la vie et l’art à fusionner et il est question de cela dans 22, A Million.
Comme un don précieux, il faudra beaucoup de temps pour saisir la force et l’ampleur de ce disque infiniment riche qui en 34 minutes à peine a réussi avec brio à révolutionner la musique de son auteur ainsi que son univers, rien de moins.