24K Megalomania

Le voilà le nouvel album de Bruno Mars, super... Après son écoute je ne peux que constater que 2010 et Doo-Wops & Hooligans sont bien loin. Après le succès intergalactique de Uptown Funk, il semblerait que Bruno Mars soit un peu trop conscient de son talent et ait décidé de se contenter d'ambiancer les radios et boites de nuit, bref.

Dans une interview accordée à Beats 1 la radio d'Apple Music, il présente son album comme voulant donner de la joie, s'écoute d'une traite et forme un ensemble, le tout influencé par la musique des 90's. Il veut même faire de cet album un film, oui oui un vrai film vous avez bien lu.

On commence par 24K Magic, la chanson éponyme, une invitation à la fête que constitue l'album. La fête est courte et peu inspirée je vous préviens.

Pop, pop it's show time. Show time. Guess who's back again ?

Rien qu'à travers ce passage de la chanson qui fait grincer des dents, on sent que l'album s'annonce et est sous le signe de la démesure. Vous me direz, l'album peut être démesuré tout en restant bon. Et bien selon moi non. Comme il l'a dit dans l'interview et comme il le dit dans la chanson, tout ce qu'il cherche c'est donner de la joie, faire danser, youpi c'est la fête. On a donc droit à une chanson et un album calibrés pour les radios, au son entrainant, et au succès assuré avec sa réputation.

Tonight. I just want to take you higher. Throw your hands up in the
sky. Let's set this party off right

Malgré cela, on peut reconnaitre en effet un côté entrainant à la chanson qui ne déplait pas forcément. Ca reste assez vide mais c'est globalement mieux que tout le reste.

En effet, le reste est la répétition de ces mêmes mélodies entrainantes avec des refrains dynamiques, le tout sans réel saveur et qui finit évidemment par s'essouffler rapidement et cela même si l'album est très court.

Le second single, Versace on the Floor, est plus posé, différent (ah enfin), mais la chanson ne décolle véritablement jamais comme ce fut le cas par le passé. Au-delà des singles que j'avais déjà entendu pas de bonne surprise donc si ce n'est Calling All My Lovelies, la meilleure chanson de l'album, grâce à sa mélodie là aussi plus calme.

Puis on repart avec Finesse, une chanson à l'opposé de son titre, avec aucune finesse, toujours la même chose, ça bouge ça bouge. On finit avec Too Good to Say Goodbye, l'apogée de la grandiloquence de l'album qui tourne au ridicule.

Sur cette dernière idée de ridicule, ça me donne l'impression que Bruno Mars dans cet album se contente d'être ce qu'on connait déjà de lui, un showman avec des titres entrainants. Il propose une parodie de lui-même, une sorte d'Uptown Funk allongé en album qui fera sans aucun doute le bonheur des radios, mais pour la qualité intrinsèque on repassera. Ce n'est pas mauvais en soi, c'est simplement du réchauffé, du déjà entendu, rien de nouveau. Bruno Mars ne se renouvelle pas et poursuit sa chute libre après un premier album réussi, un deuxième plus mitigé et celui-ci complètement raté. J'espère qu'il abandonnera son idée de film si ce film s'avère être aussi bon que cet album...