Gâtechien ne change pas et c’est tant mieux ! Rappelons les faits : un bassiste qui chante ( ?) et braille ( !) en yaourt (transfuge de Headcases) et un batteur (membre de Gina Artworth) et c’est tout. Le résultat, sur le papier déconcertant, s’inscrit dans la lignée de Shellac ou de Jesus Lizard : sauvage et heurté. Laurent et Florian sont d’excellents musiciens alimentant sans cesse leur formule minimale et créant différents strates de lecture. Musicalement proche du premier EP, nos deux compères se sont enfin cassés le c.. pour trouver des titres à leurs morceaux (mais lesquels : Le rouge à lèvres à mon père, bise mon cul t’auras une pomme, Jesus a perdu son lizard !). Ils décident même de tromper leur monde, proposant à Luis Francesco Arena de faire un refrain intelligible sur un titre ou commençant le dernier Pompignac tout gentil comme un bon titre post-rock avant de renvoyer une dose d’adrénaline. Par son inventivité, par son talent de musiciens et son esprit de branleurs, Gâtechien est un groupe qui fait chaud au coeur.