Critique de 33 tours par denizor
Dans l’aventure du film Les Chansons d’amour, on en avait presque oublié le compositeur de la musique. Planqué derrière son réalisateur et ami, Christophe Honoré, muet aux profits des...
Par
le 11 sept. 2015
2 j'aime
Dans l’aventure du film Les Chansons d’amour, on en avait presque oublié le compositeur de la musique. Planqué derrière son réalisateur et ami, Christophe Honoré, muet aux profits des acteurs-actrices du film, Alex Beaupain avait su se faire discret, ne chantant que sur un titre de la BO. Heureusement les Césars s’en étaient mêlés et Beaupain s’en était trouvé finalement et justement honoré – pour un film d’Honoré quoi de plus normal. Ce qui lui vaut aujourd’hui de revenir avec un nouvel album suscitant une légitime attente. 33 tours nous restitue un Beaupain égal à lui-même et je ne dis pas ça car Comme la pluie voit un trio d’actrices (Ludivine Sagnier, Chiara Mastroianni et Clotilde Hesme) pousser la chansonnette fusse-t-elle hivernale – un titre d’ailleurs repris dans « la Belle Personne » le dernier film de Christophe Honoré. Non plus généralement, Beaupain reste ce compositeur faisant le lien entre une culture et des références françaises (pas grand chose pourrait être un titre de Delerm, Paris, Tokyo, Berlin est aussi poignant qu’un titre de Ferré, et puis il y a Gainsbourg, Julien Clerc) et un background anglo-saxon conscient (Novembre et ses emprunts à Sunday Morning et Downtown) et inconscient (Divine Comedy, The Smiths).
Un mélange musical qui ressemble au bilan d’une vie d’écoute musicale (33 ans comme un 33 tours) et qui permet de soutenir des textes recherchés d’harmonies chiadées (souvent le laisser pour compte de la chanson française). Chez Beaupain, la musique, joliment troussée à partir de son piano et habillée d’une cohorte d’instruments, est aussi importante que le texte. Le Français est un vrai artiste romantique dans la définition initiale du terme, c’est-à-dire sans niaiserie, obsédé qu’il est par le temps qui passe et la décrépitude, parlant de sexe autant que d’amour. Mais n’aimant pas le total look, il s’amuse à mettre des textes désespérés sur des mélodies légères (Novembre) ; le pompon revenant à Je veux titre ouvertement électro-pop bubblegum se rappelant aux bons soins d’Amoureux solitaires, le tube sucré-poivré de Jacno. Tout cela fait un album facile d’écoute, agréable mais portant en lui une vraie profondeur et une personnalité originale. On écoutera longtemps 33 tours, c’est sûr : « Beaupain, nous vieillirons bien ensemble… »
Créée
le 11 sept. 2015
Critique lue 120 fois
2 j'aime
D'autres avis sur 33 tours
Dans l’aventure du film Les Chansons d’amour, on en avait presque oublié le compositeur de la musique. Planqué derrière son réalisateur et ami, Christophe Honoré, muet aux profits des...
Par
le 11 sept. 2015
2 j'aime
Alex, arrête de raconter ma vie, merci, cordialement, bisoux.
le 28 mars 2012
1 j'aime
Du même critique
Le monde appartient aux ambitieux et Oiseaux-Tempête ne nous propose pas un simple voyage post-rock mais une véritable Odyssée dans une musique qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Album après...
Par
le 10 janv. 2014
13 j'aime
Il est amusant de voir la promo de Chelsea Wolfe ramer pour définir la musique de la demoiselle : « drone-metal-art-folk » tel est le genre-valise utilisé pour catégoriser la musique de l’Américaine...
Par
le 28 oct. 2013
12 j'aime
Samaria ou Poetry, le cinéma sud-coréen est hanté par les suicidées adolescentes. Nouvelle pierre à cet édifice mortifère, voici After my death, premier film de Kim Ui-Seok. Glaçant. Kyung-min, une...
Par
le 19 nov. 2018
11 j'aime