Les pin-up ? C’est de la folie !
[...] J’ai l’impression que plus les années passent et plus les musiciens français se rendent comptent de leur capacité de marginalité musicale. C’est que quand on a été décrié, insulté, ignoré, on met les bouchées doubles pour au moins se faire reconnaître des siens, tout faire pour obtenir l’admiration et le respect. Et force est de constater qu’il est bien plus simple de l’obtenir en faisant quelque chose d’identitaire qui sort des sentiers battus. Le public est peut-être plus restreint mais bien plus fidèle que si on se balançait la tête la première dans la mode du moment et être touché du syndrome populaire (tu sors un album plein d’applaudissements puis on t’oublie aussi vite qu’on t’a adoré).
Bon, une si longue introduction qui remet les pendules à l’heure en passant, tout ça pour revenir à Carnival In Coal alors que je disais que je n’en reparlerais pas. Promis, j’irais très vite puisque ces doux dingues ne sont pas le sujet. Même si ce groupe partait d’un duo et est toujours resté sous cette forme en studio, le groupe, bien que disparu maintenant (depuis 2006 ou 2007, ma mémoire me trahit un peu sur ce coup), a donné quelques performances live. Et vous vous doutez bien qu’ils ne pouvaient pas le faire à deux. Et imaginez donc que l’un des musiciens live de Carnival In Coal, admettons le batteur, prenne les rênes d’un nouveau projet. Ce Alexis Damien là, il fait son truc, compose et tout puis se retrouve à faire appel à la chanteuse d’un groupe de metal goth à chanteuse français du nom de Penumbra (restez en là si vous n’aimez pas les musiques anti-conventionnelles) en ce qui concerne l’enregistrement. Là, surprise ! Cette nana, Asphodel, s’avère être une chanteuse hors pair au spectre vocal absolument énorme, bien plus que son groupe d’origine ne le laissait percevoir, possédant de très bonnes idées artistiques bien cachées sous son jupon. Et ce qui devait arriver arriva. Les deux compères s’allient et cela donne le nom de Pin-Up Went Down. Très vite, le premier disque est mis en boîte, 2 Unlimited (2008), un melting pot des genres encore plus vicieux que Carnival In Coal qui restait très cantonné à l’extrême dans le fond. Toutefois, paraissant paradoxalement plus accessible. Déstabilisant les premières secondes, hallucinant ensuite, incroyablement catchy la surprise des premières minutes passées. Ce premier album, c’était tout ça : un truc expérimental amusant et décalé bourré de tubes en puissance qui te collent dans la tête quant bien même tu n’aurais absolument rien compris aux techniques musicales employées. Pour les sceptiques, incendiez vous les oreilles avec «Nearly Dead Bat Make Up», exubérante peut-être mais qui fout furieusement le sourire et la patate. [...]
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