C'est chaud

Son dos commençant à manquer de place pour les couteaux journalistiques, Sneazzy prit un tournant décisif depuis Nouvo Mode.

Moi, à la base, je défendais bec et ongles le Sneazzy technique voulant se taper l’esthéticienne et qui crachait sur des concurrents fictifs. Pur produit de L’Entourage, rapoligiquement parlant il imposait tout de même le respect. C’est presque incontestable, c’est mathématique. Au pire tu n’aimais pas le style mais en terme de flow, de schéma et de longueur de rimes : c’est clean, il efface bien des tâches.

Puis va comprendre, après trois DBSS pas aussi bien accueillis qu’ils le méritaient, il passa à autre chose. Il simplifia sa musique et ses rimes et nous balance des clips cinématographiques pour se trouver un nouveau public. Bon, SNZ, ça je peux comprendre… mais de là à s’la jouer mec qui s’épanouit dans sa soupe, il faut arrêter de nous prendre pour des cons ou alors nous jeter des croutons.

Et voici donc 38° : un album commun avec Jok’Air sans qu’il y soit une fois invité. La musique y est travestie sans honte. La pochette est stylée mais si le rap part en couilles ce n’est pas Sneazzy qui lui prêtera ses boules. Apparemment pour lui Lino c’est aujourd’hui plus un revêtement qu’un modèle de rap.

38° ? Pas à l’ombre et avec un feu de cheminé alors. On retrouve ici tout ce qui marche et qu’est médiocre chez l’ex-membre de la MZ. Bien qu’il s’applique, les paroles sont sans saveur, les rimes peinent à passer 2 syllabes et on s’ennuie. On a l’impression de se faire inviter à twerker à chaque son et starfoulah il ne sait pas quel boule il a en face.

Rien à retenir si ce n’est que c’est un beau projet de salope. Ne reste plus qu’à savoir qui, entre l’artiste et la cible, l’est le plus.