Seul Monika, label connu pour ses positions féministes et ses artistes femmes de talent (Barbara Morgenstern, Cobra Killer), pouvait avoir une telle idée. Proposez des compilations regroupant chaque fois la musique de 4 femmes vivant dans 4 villes. Comme un état des lieux de la création féminine indietronica. 4 women to cry fait donc escale cette fois à New York, Londres, Berlin et Barcelone. Dans big Apple, l’Autrichienne Dorit Chrysler marque les esprits. Un premier titre Spring breeze, dispensé de machine comme pour nous montrer que Dorit n’en a pas besoin pour exister, distille la mélancolie des égéries féminines des années 60 au milieu d’un univers aussi envoûtant que des mélodies à étage d’Arman Méliès. Par la suite, l électro-pop reviendra dans la musique de l’Autrichienne mais la jeune femme gardera son élégance altière (Chlorophyll rappellera Donna Regina) et son univers complexe nourrie de fantaisie Debussy-ien (My sweet chimera) et de films muets d’épouvante (Animoso).


Exilé à Londres, la Japonaise Mico propose une indietronica plus classique où la phrasé nippon sied parfaitement aux bips, clash électroniques et textures heurtées du genre (Signal found). Avec sa voix, elle arrive à faire groover les machines (Fruit tree). Le talent de Mico éclate plus sur After rain, titre plus mélodique, mélancolique à la portée étonnamment visionnaire.


Monotekktoni est déjà un pilier de la scène berlinoise et on comprend pourquoi. Sa présence vocale de prêtresse, sorte de Grace Jones allemande, ne manque pas de charisme. Operation modernise les ambiances vibraphones de Riuschi Sakamoto dans un tourbillon vertigineux, se rapproche de Barbara Morgenstern dans un No cry) qui ne manque pas de soul. Elle emporte aussi tout sur son passage dans une électronica-pop urbaine, obsédante, très allemande (Hands up renvoyant aussi bien à Xmal Deutschland ( !) qu’à Ellen Allien).


Iris, jeune Barcelonnaise, au CV le moins rempli (même si elle a joué à Sonar en 2004) peut apparaître comme une bonne élève de Bjork des débuts ou des autres elfes Islandais de Mùm. Pas forcément très original, mais son univers apparaît comme touchant, ultra féminin, passionné comme peut l’être le sang des espagnoles. Elle semble composée ses chansons comme de la marqueterie électronique, avec encore un peu trop de déférence par rapport à ses modèles (Song for a pasr).
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denizor
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le 3 mai 2016

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