Rares sont les compositeurs techno ayant réussi le pari de créer un univers derrière leur musique. Molecule en fait partie.
Le problème est tout simplement pris à contrepied : si la techno est, par définition, froide et répétitive, pourquoi ne pas créer un album autour de cette idée ?
Ce n'est sûrement pas le raisonnement exact qu'a eu Romain Delahaye, mais c'est ainsi que toutes ces caractéristiques qui collent à la peau d'un sombre pan de l'electro se retrouvent sublimées.
Un album-concept au background fascinant : embarqué à bord d'un navire de pêche, Molecule se retrouve au milieu de l'Atlantique avec son home-studio comme outil de prédilection pour retranscrire son voyage. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la musique du compositeur retranscrit parfaitement ce sentiment de vide, de froid et d'infinité. L'écoute parfaite de ce disque doit, à mon avis, être accompagnée du livre de bord qu'il a tenu durant ces 34 jours mais nique, c'est cher aussi.
Entre compositions lentes, d'un calme contemplatif, comme Le jardin et passages violents chargés de remous, comme Rockall, Molecule raconte son expérience avec le son. Les images viennent en tête tout naturellement, la température baisse.
Ecouter 60° 43' Nord, c'est accepter un voyage abstrait et difficile, qui vous fera profiter de toute sa saveur uniquement à la première écoute.
PS : Allez le voir en live, c'est magnifique.