613
7.4
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Album de Chapelier Fou (2010)

Louis Warynski alias Chapelier Fou serait-il du genre prolifique ? 2 EPs et cet album en moins de 1 an et demi. Pourtant, il ne faudrait pas croire que Chapelier Fou soit du genre à bâcler sa musique ou à reproduire ad libitum une recette déjà éprouvée. Louis est plutôt tout le contraire : le genre de gars à peaufiner sa musique à l’extrême, à chercher de nouvelles voies et à les prendre avec une minutie d’horloger. Que n’avons-nous pas déjà dit sur cette filiation évidente d’avec Yann Tiersen, autre violoniste et autre amateur de sonorités poétiques ? Que n’avons-nous pas évoqué la facilité avec laquelle Chapelier Fou, utilisant l’électronique comme liant, arrive à mêler son passé de musicien classique et contemporain avec un intérêt pour les ambiances cinématiques et le spleen à la slave ? Et que dire de ce liant, une electronica qui ne se fait pas au rabais : Chapelier Fou maîtrise son sujet aussi bien que Boards of Canada ; il fait des recherches sonores comme Brian Eno en son temps (Grahamophone) et cet aspect des choses pourrait déjà suffire à notre bonheur. Cet album n’est pas celui d’une découverte mais celle d’une affirmation, celui du talent de fildefériste de Chapelier Fou.


Les deux EPs n’étaient pas de coups de chance d’une musicien aventurier à l’âme d’enfant mais bel et bien les deux signes avant-coureurs d’un futur coup de maître. 613 prolonge donc la magie et la dépasse. Chapelier Fou utilise le monde pour le recréer à son image, il éclaire des paysages entiers d’une lumière différente et en change les tonalités de couleurs. Voilà pourquoi sa musique évoque différents genres et humeurs musicales (y compris la new wave Inside of you et son côté New Order, y compris une ébauche de musique lyrique sur Elle est l’eau qui se fait torrent), tout en étant extrêmement originale. D’autres avant lui, s’y sont cassés les dents confondant sensibilité et sensiblerie. Autre fait important, ce premier album donne désormais une voix à ces ambiances électronico-acoustique : la voix en l’occurrence est celle de Matt Elliott qui entre Third eye Fondation et sa carrière solo, rappelle beaucoup Chapelier Fou. Les deux hommes devaient se rencontrer et le résultat est bouleversant (Half of time). 613 se termine sur Entendre la forêt qui pousse, un titre signifiant qui traduit parfaitement l’art du musicien pour rêver la réalité. A vous d’imaginer la musique qui va avec le titre, avant de succomber à la vision musicale de Chapelier Fou.

denizor
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le 2 sept. 2015

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denizor

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