69 Love Songs ce n'est pas uniquement un recueil de 69 chansons décrivant l'Amour et ses formes multiples. Le voir de cette manière pourrait en faire un album au concept certes original mais bien trop limité. Mais c'est bien plus que ça et c'est qui lui offre son caractère unique.

69 Love Songs est un album ouvrant soixante neuf portes sur autant de mondes uniques, ayant chacun leur propre esthétique. Chaque monde nous faisant expérimenter des sensations et sentiments différents, tous reliés autour des différentes facettes de l'amour au sens propre du terme.

Pour prendre quelques exemples :

"The Luckiest Guy on the Lower East Side" c'est cette joie lorsqu'on est persuadé d'avoir une qualité en plus que les autres, mais qu'on sait que cela ne suffira pas. Qu'importe, on s'en contente.
"Love is like jazz" nous amène dans un endroit étrange où l'on est peuplé d'incertitudes et où la tension explose aux moments inattendus.
"Absolutely Cuckoo" c'est le déluge de sentiments contradictoires qui nous assaillent, et l'urgence qui en résulte.

Ainsi chaque morceau se présente comme une page de cette encyclopédie sentimentale et musicale.
Mais on ne lit pas une encyclopédie comme on lit un roman. L'album n'a donc aucune structure définie ni linéarité, chacun de ses morceaux étant une variation musicale (et sentimentale) sur un thème donné. On passe par tous les genres et tout est abordé avec une richesse inégalée. Pas étonnant alors qu'en contrepartie l'album peut paraître imposant, difficile d'accès ou au contraire peu attirant à la première écoute.
Car en apposant 69 voies différentes les unes à coté des autres, on finit par perdre son chemin ou ne plus savoir lequel emprunter.

Pourtant l'on ne peut s'ennuyer vu que chacun de ces chemins recèle une surprise et qu'au final tout le monde y trouvera son compte. Vos chansons préférées sur l'album ne seront pas les mêmes que votre voisin, et pourtant vous serez tous les deux d'accord pour dire que l'on a ici à faire à un OVNI musical de génie.

Un objet impossible à identifier clairement sans se tromper, et cela à cause de sa richesse. Un objet dans lequel les Magnetic Fields ont réussi à synthétiser le concept même de l'amour, et à appliquer son coté insaisissable mais addictif à la musique.
Ce qui est, au final, quelque chose d'assez monumental.
Mellow-Yellow
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les plus belles pochettes d'albums

Créée

le 18 nov. 2013

Critique lue 529 fois

18 j'aime

Mellow-Yellow

Écrit par

Critique lue 529 fois

18

D'autres avis sur 69 Love Songs

69 Love Songs
chatonsylvestre
9

"La mort c'est la mort, mais l'amour c'est l'amour" (mais encore?)

J'ai lu qu'au départ le petit Merritt voulait en faire 100 et il s'est dit que c'était peut être un peu long. Ce qui est génial avec ce triple album-concept c'est que ce n'est pas un album sur...

le 29 déc. 2012

12 j'aime

1

69 Love Songs
Listening_Wind
10

La bonne blague...

Ah, Stephin Meritt, sacré comique celui-là... 69 chansons d'amour... 69... cette blague est tellement nulle qu'elle en devient géniale. Quel genre d'album sur l'amour peut bien être un album qui se...

le 11 janv. 2015

7 j'aime

3

69 Love Songs
Rafael_S
10

L'un des plus grands albums d'amour de tous les temps

On est ici en présence d'une oeuvre totalement hors-norme (69 chansons!), et d'un compositeur au talent fou. Stephin Merritt, ce vieux misanthrope espiègle, sait composer comme Buddy Holly, Burt...

le 6 avr. 2020

3 j'aime

Du même critique

Rick et Morty
Mellow-Yellow
9

"Glenn this is a court order : it says you cannot eat shit anymore."

Le monde des séries télévisées ne cessera jamais de m'étonner. A ceux qui disent que la créativité baisse d'année en année, je leur répondrais "Et vous avez déjà vu Rick and Morty ?". Pourtant, rien...

le 2 nov. 2014

76 j'aime

10

Philadelphia
Mellow-Yellow
8

"It's like Seinfeld on crack"

"It's Always Sunny in Philadelphia" est une série assez atypique lorsqu'on s'y attarde. Si on ne prend que son synopsis, c'est une sitcom stéréotypée comme il en existe des dizaines : une bande de...

le 9 mars 2014

36 j'aime

Luv(sic) Hexalogy
Mellow-Yellow
9

It's funny how the music put times in perspective

Treize années s'écoulèrent entre la naissance de "Luv(sic) Pt. 1" et la publication de la sixième et dernière partie, "Luv(sic) Grand Finale", jusqu'à la publication en CD deux ans plus tard. De...

le 9 févr. 2018

33 j'aime

11