Plutôt un petit billet pour évoquer les "suites pour violoncelle seul" de Bach.
Je ne me souviens plus quand j'ai découvert ceci ni où. Probablement vers 1985 – 1990 et probablement sur France Musique.
En revanche, ce dont je me souviens, c'est d'avoir été accroché par le caractère infiniment paisible de la suite ou du morceau de la suite que j'écoutais. Au point que j'ai acheté le CD des 6 suites pour violoncelle, interprété par Pierre Fournier. Au passage, la fiche SC mentionne la date de 1997. L'enregistrement sur mon CD, lui, date plutôt de 1961.
Ces suites ont rejoint mon sanctuaire (personnel) de morceaux ou d'albums dans lequel j'aimais me retrouver avant ou au retour d'une journée de travail. On y trouve, pêle-mêle, des morceaux incontournables (pour moi) de blues ou de jazz, des chansons ou des Lieder, quelques morceaux de musique classique.
J'ai assez vite repéré que ce que je préférais par-dessus tout étaient le quatrième mouvement de ces suites appelées "sarabande", toutes magnifiques, bâties sur un rythme très lent.
Par la suite, j'avais fini par y déceler quelques nuances. Par exemple, la "sarabande" que je préfère est celle de la suite n° 2 que je trouve être la plus introspective. Mais celle de la suite n°1, qui est la plus ample est très belle. Comme celle de la suite n°5 qui est la plus apaisée.
Mais tout ceci est complètement subjectif, bien sûr.
Je m'étais toujours interrogé pourquoi Bach avait appelé ces mouvements "sarabandes" mais n'avais jamais eu le temps d'approfondir la question jusqu'à aujourd'hui. La rédaction de ce billet était enfin la bonne occasion.
Oui, parce que dans mon imaginaire, le mot sarabande est toujours associé aux adjectifs "fou" ou "infernal" : la folle sarabande, la sarabande infernale … et ça ne correspondait pas bien à ce que j'entendais dans ces morceaux de musique.
Un petit tour chez Wikipedia m'apprend enfin que la sarabande est une danse d'origine espagnole lente, forte, douce et noble. Là, ça convient bien et je m'y retrouve. Mais en lisant un peu plus loin, je découvre aussi que le roi Philippe II en 1583 avait même interdit cette danse pour son caractère "si lascif dans ses paroles, si impudique dans ses mouvements qu’elle suffit à enflammer même les personnes les plus honnêtes".
Alors là, je pense que Bach n'a pas été aussi loin … ou a pensé qu'à Leipzig, ce n'était vraiment pas possible …