Un jour, Zombie Zombie vient parler de la très sérieuse Motormusic sur Arte. Un autre Etienne Jaumet (la moitié du duo) joue du free jazz ou met en musique une œuvre spatiale sur des images d’une série Z de SF. Un autre encore, Neman (l’autre moitié) reprend la batterie d’Herman Düne, son projet initial. Vous l’avez compris avec Zombie Zombie, on ne sait jamais où est la part de branché et la part de deuxième degrés, où est la part de élitisme et la part de sous-culture populaire. Les deux musiciens se sont rencontrés à une rétrospective Dario Argento - ça ne s’invente pas - et depuis ils expriment ensemble le côté obscur de leur personnalité. A Land for renegades est bâti comme une BO de film : vous savez, le genre où le héros, poursuivi par une horde de monstres caoutchouteux, vole de route déserte en motel désaffecté aux sons d’une musique électronique tour à tour planante, obsédante, haletante ou effrayante. Zombie Zombie semble avoir arrêté le curseur aux années 70 à l’époque des Goblin, du Krautrock, du psychédélisme, de John Carpenter et même d’Ennio Morricone. Dans cette invitation au voyage, quelques morts sont irrémédiablement à prévoir. Mais tellement de plaisir pour les survivants !