Nadine Khouri, c'est d'abord une voix qui vous chante à l'oreille dans un spectre large entre grain et fluidité. Présence intime mais forte d'une chanteuse qui se positionne entre Lhasa et Trespasser Williams. Musicalement, la Libanaise, émigrée en Angleterre, se rapproche plutôt des seconds. De ses origines moyen-orientales, Nadine n'a pas gardé grand chose, si ce n'est quelques sonorités arabisantes sur Blue of Princes (morceau qui migre ensuite vers les rivages plus musclés du rock américain).
En même temps, elle a gardé l'essentiel c'est à dire une certaine spiritualité qui envoutent les âmes. Derrière, les effets de guitares et les textures foisonnantes tirent du côté de l'imaginaire une base naturelle folk. L'album est parfaitement produit par Alan Weatherhead qui en a vu d'autres (Sparklehorse, A Camp, Gregor Samsa). La Libanaise a un touché en finger-picking qui vous emmène ailleurs dans un effleurement de doigt (Invisible). C'est beau comme du Hope Sandoval avec une présence moins évanescente et plus charnelle. Difficile de ne pas être séduit.