L’esprit de Ride n’aurait-il pas pris une ride ? Avec ses guitares shoegazing et son esprit psychédélique, The Scrap Dealers parvient à entretenir ce mirage électrique.
Avec sa pochette qui pourrait évoquer les ondes gravitationnelles (récemment découvertes), The Scrap Dealers place tout de suite sa musique dans le champs de l’électricité. Pourtant à l’écoute d’After A Thousand Blows, le groupe belge semble plutôt emprunter des ondes temporelles, susceptibles de nous renvoyer à l’aube des années 90 (pas si loin) à l’heure où le shoegazing de Ride embrasait les clubs anglais. A cette tendance, The Scrap Dealers préfère parler de psychédélisme, avec cette volonté de pousser l’auditeur dans un long trip musical, hypnotique et destiner à lui faire perdre ses repères. Évoquons donc Spiritualized. A juste titre…
En 5 morceaux pour un total de près de 50′, After a Thousand Blows sort souvent du simple format popsong (couplet-refrain) : de plages éthérées desquelles succèdent des explosions de guitares réverbérées, nous navigons entre ambiance cotonneuse et passion électrisée. Mais dans le maelstrom de ces arrangements, les belges n’en oublient jamais de faire ressortir des mélodies pop, celles qui ont toujours fait la spécificité du rock anglais depuis les années 60. C’est flagrant sur un That what’s we call love plus direct mais aussi sur l’introductif Walking alone, commençant dans l’abstraction d’une vague électrifiée et le martèlement d’une batterie. L’album se termine sur un I lost my faith, long de 10′, qui associe parfaitement candeur des voix et mur de guitares dans une lente dérive sonique jusqu’à plus soif.
The Scrap Dealers souffrira sans doute de ce rapprochement d’avec Ride période Nowhere mais en attendant, quelle maitrise !