Combien de groupes peuvent se vanter de sortir leur 15è album ? The Church est donc de ceux-là, avec ce nouvel opus qui va tenter de remettre à sa juste place un groupe mésestimé voire oublié. On pourrait dire qu'il y a du Elbow, du The Verve dans tout ça, avant de se raviser et se rappeler que The Church était là bien avant. En tout cas, il y a toujours ce goût pour cette pop raffinée, tout en demi-teintes. The Church arrive donc à nous ensorceler avec ces mélodies qui avancent par touches, qui petit à petit tissent leurs toiles : dur dans ces conditions d'échapper aux charmes de "numbers" de "radiance" ou de "Chromium". "After everything" nous ramène vers un spleen très "curiste" et très recommandable. Et le dernier "invisible" enregistré en Suède se conclut dans une sérénité retrouvée. L'apaisement est consommé. Peu importe ce qui peut arriver, The Church peut bien s'arrêter après ça, la réhabilitation est en marche… Kilbey, le leader du groupe australien, affirmait dans un mensuel "notre fierté c'est de sortir à quarante ans des albums qui sont meilleurs que ceux qu'on pouvait faire à vingt". On acquiesce et on se dit que bien peu de groupes peuvent oser affirmer fièrement cela…