Certes, je pourrais admettre ici que Harvest est objectivement le meilleur album de Neil Young. Mais à chaque fois que je m'apprête à dire une chose pareille, ma langue fourche et c'est After the Gold Rush que je prononce. Ce n'est que justice après tout, Harvest étant le prolongement de ce disque..
After the Gold Rush, c'est un de ces albums qui m'accompagnent depuis ma prime enfance, que je peux écouter inlassablement sans jamais me lasser. Mieux, c'est un disque auprès duquel je viens me réfugier, dans les moments doux ou sévères. Je sais qu'il y aura toujours une chanson capable par sa mélodie et/ou ses paroles de m'habiller l'âme avec justesse.
After the Gold Rush, c'est un équilibre parfait entre les ballades courtes et innocentes comme Till the morning comes et du folk mâtiné de rock tel When You Dance I Can Really Love... Un échantillon exhaustif du talent de cet artiste en somme.
After the Gold Rush, c'est enfin deux titres emblématiques. D'un côté Southern Man au long solo de guitare rouillée enfiévré qui me saisira toujours bien plus les tripes que les nerveux riffs de Deep Purple ou les envolées de Led Zep (oui, oui, même Stairway to heaven). De l'autre Birds, chanson parfaite en tous points à mes oreilles, dans sa mélancolie mélodique splendide, ses chœurs poignants, ses paroles d'espoir doux et irréel à la fois.
S'il n'y avait qu'un album de Neil Young à choisir, je pleurerai à chaudes larmes d'en abandonner tant, mais mon choix serait immédiat, sans le moindre regret.