Le caméléon du rock revient à son rythme de production d'avant sa longue absence d'une décennie. Est ce un de ces comeback où on se dit que la retraite eut été préférable? Pas du tout. Déjà The Next Day, certes peut original surtout pour un Bowie, avait pour mérite des compositions solides et une bonne énergie. Pour la seconde salve, ce ★, comme d'habitude le style est difficile à définir. On serait entre le shoegaze, l'ambiant et le prog. Trois styles qui sont déjà assez casse gueule séparément. Mais David Bowie fait ce qu'il fait de mieux, une sorte de funambulisme musical. A chaque instant l'ambiance pourrait se dissiper tout comme l'attention du spectateur. Ce ne sont pas du tout des chansons pop comme ce vers quoi tendait The Next Day. En soit il y a tout pour que je m'ennuie, mais Bowie sait quand insuffler la bonne mélodie, rajouter le bon instrument et arrêter la chanson. Seule "Sue (Or in a Season of Crime)" est un peu faible. L'équilibre n'est pas aussi bien maitrisé que sur le reste de l'album. De plus elle est la seule qui paraît une répétition des morceaux précédents. Sinon sans être transcendant outre-mesure le caméléon réussi à livrer un album tout à fait cohérent, solide et tout simplement bon. A la fin on est juste assez satisfait pour avoir envie que l'album ai duré plus longtemps sans ressentir la frustration d'un travail inachevé. Bien joué
Update du Lundi 11 janvier 2016:
Bon. Et bien il est mort. C'est bizarre. Depuis ce matin je réécoute ses disques. J'ai réécouté deux fois Blackstar depuis que j'ai appris la nouvelle. Je le trouve encore meilleur. Je pense que la musique est meilleure la deuxième fois. Mais aussi, après la nouvelle, on comprend tout le sens du disque. Un testament et un adieu. Quand j'ai compris ça à la deuxième minute du morceau titre, toute la puissance de l'album s'est révélée. Je pense que sa mort mise à part Blackstar est un des meilleurs albums de Bowie. Et je pense que lorsqu'on la prend en compte, c'est son plus beau. L'artiste à pu fermer le livre de sa vie auprès de ses fans. Et ce n'est pas un homme qui se plaint, qui demande qu'on le soutienne. C'est lui qui vient nous soutenir, nous mettre une main sur l'épaule en nous disant qu'à partir de maintenant il ne pourra plus tout nous donner comme le dit la dernière chanson du dernier album de Bowie. Une personne qui vient nous consoler de sa propre mort. Une icône incontournable, un artiste exceptionnel. Un grand homme. Je fais partie de ceux qui pensent que l'être social et l'artiste ne sont pas deux être différent, comme le pensait Marcel Proust. David Jones et David Bowie se sont fondus en un être disant au revoir de la plus belle manière qu'on aurait pu imaginer. It's a pity life is a whore