Un jour, il faudra essayer de vraiment statuer sur les versaillais de Tommy Hools. Un premier album, illuminé par Easy way to loose mais dilué par une palette musicale trop grande et pas forcément maîtrisée, nous a fait hésiter entre 2 appréciations : futurs génies ou gros fumistes. Après la parenthèse d'un album de remixes (histoire aussi d'exhumer des anciens titres aujourd'hui introuvables), les voilà donc de retour. Ce nouvel opus allait -il éviter les écueils précités ? Avis : titre par titre.
C'est vrai que ce début d'album est des plus encourageants avec un You torture me_ servi par la verve de Richard Archer_ à faire pâlir d'envie tous les groupes de Brit-pop. Lovin'arms insuffle avec brio un peu de soul à la pop blanche du trio. On pourra reprocher au single Givin'up de ne pas faire dans la dentelle (rythmique martelée au piano, tintement de cloche, refrain va-t-en guerre) mais faire un tube pop est parfois à ce prix. Sur Airport, on retrouve avec plaisir et en guest le compagnon d'écurie Hawksley Workman. Sur ce titre cool et détaché, la voix du canadien fait merveille. Arrive alors Tout seul, premier titre des Tommy Hools commis en français et excellente surprise : morceau pop toute en délicatesse sans ingrédient superflu et emboîtant le pas des récents Discover. Sur It's ok et sa seule rythmique de guitares , se greffent sans tapage pléthore d'éléments permettant au morceau de ne jamais lasser. A la moitié de l'album, on est rassuré : Tommy Hools, à défaut de faire un album révolutionnaire, utilise à merveille son savoir-faire. Malheureusement, cela se gâte un peu vers la fin. Il est toujours tentant d'accentuer le côté electro de sa musique mais de là à ressusciter Shamen (Something has to come) ou à plagier honteusement You keep me hanging on (Sur You and me...Tommy Hools, plus fort que Superheroes avec Cure !!) !!! On se demande alors ce qu'ils ont dans la tête pour vouloir gâcher à tout prix notre plaisir. Avec le suivant No time, le trio retombe dans son envie déjà connue d'insérer un morceau de dub. Même si on est amusés de retrouver ici un sample chipé à Demis Roussos (je sais, j'avais le 45 tours petit), on se demande si cela était vraiment nécessaire. Et le dernier All soul night, sorte de Craig Armstrong au rabais terminera notre écoute sur une note amère. Pourquoi Tommy Hools ne veut-il être qu'un bon groupe de pop ?