La première impression en écoutant Drive With a Dead Girl est de retrouver la Lisa Gerrard des débuts (quand elle ne se prenait pas encore pour une diva new age) dans le Carnage Visors, l’oeuvre la plus expérimentale de Cure. Alexia a ce même lyrisme étrange venu d’ailleurs et la musique cold wave dans l’âme, faite de guitare minimaliste frigorifique et de basse flottante, n’en finit de proposer un hypnotisme de l’ère glaciaire. L’expressionnisme vocal apportée par la chanteuse donne un contraste pour le moins intéressant, d’autant plus que la jeune femme ne se vautre pas dans la caricature. Drive With a Dead Girl pratique le format long (Fabulous Tank dure 17′, Moujik distance, 10) ; le temps nécessaire sans doute pour assoir une atmosphère chaotique et schizophrène. Mais aussi, il peut s’exprimer dans format court. Une fois n’est pas coutume, c’est peut-être dans ces dispositions plus pop (tout est relatif) qu’on préfère Drive With a Dead Girl, (Russian Bogo Story). L’influence Cure est tout aussi présente (ambiance Faith) mais ainsi troussée, la musique paraît un peu moins prétentieuse (critique possible) pour un effet tout aussi fort et glaçant.