Encensé par Thurston Moore et Bardo pond (avec qui elle partage le même label), Tara Burke alias Fursaxa abandonne le folk tel qu'on le connaît pour explorer une nouvelle voie. Pour cette originaire de Pennsylvanie, l'heure n'a jamais été à une musique banale et formatée mais plutôt à une libre expression. Alone in Dark wood, cinquième album de l'Américaine, s'il comporte des titres folks maladifs (Rattling the Calabash) et s'il rend hypnotique les distorsions de guitare (Of Tubal Cain), s'inspire ouvertement d'Hildegarde Von Bingen, abbesse bénédictine du 12e siècle, musicienne et savante remise au goût du jour il y aune dizaine d'années. Plus près de nous, Fursaxa évoquera désormais Lisa Gerrard au sein de Dean Can Dance, au moment où la chanteuse vivait dans un quartier de Melbourne à forte population indonésienne.
Alone in the Dark woods rapproche en effet l'Occident naturellement matérialiste d'un Orient mystérieux et mystique. Fursaxa semble avoir abandonné toute velléïté commerciale. La musique est avant bâti autour de la voix, souvent à rapprocher d'un chant des sirènes que l'on pouvait apprécier chez Gerrard ou dans le Trio Bulgarka. Présence enchanteresse mais pouvant être aussi flippante que des pièces vocales de Ligeti (Lunaria enters the blue lodge). Le reste de l'instrumentation se réduisant souvent à une guitare désaccordée ressemblant plus à un koto, des percussions métalliques et des flutes qui imitent les bruits de la forêt, le vent qui chante entre les arbres ou les insectes qui entament un chant d'amour. A part.