Stand by Mud
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Ma petite lubie du moment.
Angst, dernier album en date du groupe genevois The Dead Brothers, des anciens du label suisse Voodoo Rhythm Records. Ce funeral band, comme ils aiment à s’appeler eux-mêmes, conjugue le rock’n’roll aux temps gypsy-jazz, balkan folk, gothic blues, dark cabaret, gloomy country… Tout cela en différentes langues : anglais, français, allemand, suisse-allemand (non, ce n’est pas pareil ^^).
La petite balade au long de Angst commence par un "Sifflet des mineurs" qui installe une ambiance fraîchement mélancolique avant l’arrivée de ces "Papillons noirs" gainsbouriens (normal c'est lui-même qui l'a écrite), en douces harmonies et sombre poésie. "Everything is dead" nous réveille de notre torpeur pour un hymne à la mort entrainant avant d’enchainer sur "Ghost train" aux strings éclatants. Et puis voilà que retentissent les premières notes de la chanson éponyme tout en balkanisme ruisselant, avec un texte du poète suisse Robert Walser, qui va crescendo pour finir dans l’angoisse après la peine. "Pretty Polly" allégerait presque le voyage sans la marche funèbre subséquente de "Zeirly". "Did we fail", or did we even try? un cri habité, devant le petit "Mean Blue Spirits" supersticieux et possédé. Heureusement "Angela" vient calmer les esprits dans un vague à l’âme tout en douceur, appel de l’au-delà. Ce n’est pas "Baron Samedi" qui irait nous contredire, esprit vaudou des morts invoqué dans la joie et la bonne humeur. Ça sent la fin… "Marie Mouri" et la brumeuse "Es isch kei Soelige Stamme", vieux chant des Alpes suisses (Emmental) finit de nous achever (beau clip qui clot parfaitement le voyage).
The Dead Brothers ont déjà une longue carrière derrière eux (d'ailleurs, je vous conseille aussi The 5th Sin-phonie) et ne se limitent pas à la sortie d'albums. En particulier pour le leader du groupe Alain Croubalian (anciens Maniacs, groupe punk/garage suisse) qui compose pour des pièces de théâtre, ou encore des musiques de films indépendants (notemment certains documentaires de M.A. Littler).
Ces Dead Brothers, dans leur cabane au fond des montagnes suisses, nous ont concoctés un album intime empreint de mélancolie et de joie de mourir.
“The Dead Brother are dead. And they have always been. That's how they stay free…”
Et puis, ils déchirent sur scène avec une énergie mortelle !
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Créée
le 28 févr. 2018
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