Bon avec Louisa John Krol il faut passer outre l'esthétique New Age- trourbadour, un peu rédhibitoire pour certains (dont moi), pour se concentrer sur l'essentiel : la Musique. Pas besoin d'avoir la carte du club ou d'être fan de mythologie gaélique non plus, pour apprécier la musique de l'Australienne. Régulièrement comparée à Kate Bush et Lorenna Mc Kennit (je ne ferai pas exception), Louisa John Krol offre une musique "féerique". Bon, je sais le mot est un peu fourre-tout, souvent galvaudé, qui trouve ici son sens au-delà même des thèmes abordés par l'artiste et de sa voix d'ange. Attention par féerique, je ne pense pas à Enya et son salmigondis niaiseux tout juste bon à accompagner une pub pour Ushuaia chez les Elfes. Non, si chez Louisa, la musique est belle, elle n'en est pas moins affirmée. Un tempérament, cette bonne femme et une musique organique fait de chair, de pleurs et de sang, qui mêlent différentes essences. Il n'est pas rare de trouver des instruments de chaque continent dans ce que l'on jurerait n'être influencé que par le folklore celtique. Louisa sait, comme Bel Canto (en y réfléchissant la référence la plus pertinente) ou le généticien, que la richesse d'un corps se trouve dans le métissage. Dès lors, avec ses atouts là, Louisa peut convoquer un orchestre à cordes entier (The Window), être en proie aux tourments (Which of these world) ou revenir au plus simple dénuement (The Green Pentacle), sa présence reste lumineuse. Bon c'est sûr, elle n'évite pas une batterie de clichés mais avec son talent les transcende. Ce qui est encore plus fort.