Acuarela est sur tous les fronts y compris celui du post-rock avec ce quintette américain. Avec Apse, on est en terrain connu et ce n'est pas la pochette minimaliste (et très belle) qui nous dira le contraire. Un groupe qui a beaucoup écouté Labradford et qui a su prendre chez Radiohead des éléments de recherche électronique et un chant vaporeux (proche de Tom Yorke). Pourtant, il est difficile de ne pas se faire prendre au piège et de se laisser happer par la musique évanescente des Américains ; par ses belles montées de guitares, et ses décharges sonores finales, figures imposées d'un genre_le post-rock, qui n'en finit pas de produire de nouveaux groupes et qui ne lasse pas encore quand ils sont bons (ce qui est largement le cas avec ici). La pose est un brin arty mais pas trop, histoire de ne pas devenir une entité par trop intellectuelle. Apse rajoute aussi son petit grain de sel perso en ravivant un son new wave au milieu de cette grammaire habilement millimétrée. Les limites entre les morceaux se gomment, la musique comme véhicule imaginaire, remplit son office et nous emmène loin. Contrat rempli pour une des meilleures surprises Post-rock (et même tout court) de 2005.