En dépit de son pseudo, Vincent Dupas est désormais connu comme le loup blanc. Un Nantais fan de Neil Young et Bonnie Prince Billy qui nous a offert un premier I Hope you’re well… à la folk généreuse et attachante. Avec le court At the Wolk pit, Dupas semble se retrouver seul face à lui-même. Dans un travail d’épure et de retour à une formule traditionnelle, il se retrouve seul avec sa guitare, un peu comme H-Burns l’avait fait pour son premier album. Il est à noter que les deux songwriters font des chemins inverse et se croisent pour ce même cœur battant à l’Ouest. Une deuxième voix par là (The devil friend), des copains retrouvés (Happy and rich), mais un dépouillement assumé même dans la production lofi, presque des démos de futur morceau. Ce qui est sûr, c’est Dupas que nous prend par la main et nous oblige à écouter, Si tant est que l’on ne perde pas le fil de sa plume.
Ici, pas de distraction possible sur un mur du son, des mélodies grand train et d’autres leurres possibles. Soit on décroche, soit on se laisse charmer. Dans ces chansons un peu rudes une certaine mysticité finit presque par s’éveiller derrière le son tricoté de la guitare ( Song of the silent snow). Une certaine beauté fruste émerge aussi (The wrong death, la doux sentiment festif de A heart beating louder ), à fortiori si l’écoute se fait à la tombée de la nuit. Dupas adapte en anglais une chanson traditionnelle hongroise, démontrant que le spleen du songwriter solaire se vit aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest. Et non sans malice – à moins que ce ne soit de l’intelligence – il reprend à sa sauce Eye in the sky . Débarrassé de toute sa production 80’s un peu toc, le classique d’Alan Parson Project s’avère même être un bon titre. On s’attendait à un simple album de transition pour fans transis mais on se retrouve avec un possible disque de chevet pour nuit frileuse.