Avec Lonah, on entre de plein pied dans un monde de paradoxes et d’artifices. Il y a du Blonde Redhead dernière formule dans ce groupe français (Mornings). Une forte propension à vouloir nous attirer par une séduction exagérée pour mieux nous perdre dans un dédale. Il y a du trip hop dans ce désir de mêler machine et guitare avec une voix de femme ensorcelante. Au fond de temps est dans ses bons moments un joli décor Lynchien où le factice peut permettre de vous évader
ou finir par vous empoisonner. On se vautre dans les méridiennes de velours, on admire les tentures riches décorées. On s’abandonne à une décadence fin de siècle dans ce cabaret des ombres. Le groupe assume son épanchement lyrique là où d’autres joueraient la frilosité. Quelques sons de guitare un peu jazz-rock de groupe de café-concert viennent un peu gâcher le trip (Errance, With my mind). Dommage. Car Lonah arrive parfois à nous embarquer vers des rivages rougeoyants de passion.