L’ancien bassiste et chanteur de Mellowdrone revient tout synthé dehors dans un nouveau projet, Big Black Delta. Plus pop mais tout aussi tonitruant !
Le patronyme de l’Américain pouvait peut-être nous mettre la puce à l’oreille. Bates ! mais si bien sûr, le psychopathe de Psychose ! Le prénom est différent (Norman pour l’un, Jonathan pour l’autre), celui qui nous intéresse n’empaille aucun oiseau et n’a pas – à notre connaissance – embaumé sa vieille mère. Mais il y a quand même chez lui une certaine dose schizophrénique qui n’est pas sans évoquer le personnage culte d’Hitchcock. Une face douce, l’autre nettement plus violente et Big Black Delta semble sans cesse balancer entre les deux humeurs.
Drôle d’album en vérité qui vous scotche dès Put The Gun on the floor en ouverture, sur votre fauteuil par la densité sonore de ses synthés. c’est du Dead or Alive (vous rappelez You Spin me round ?), boosté dans une synthé-pop avide d’infrabasses et de pulsations profondes. Derrière le traitement sonore, on s’aperçoit finalement que les mélodies proposées par Bates sont très mainstream. Elles rappelleront tour à tour des ritournelles pop, new wave mais aussi disco, funk blanc (Money rain down) voire gospel (I fucking Love you). Le Black du titre vient sans doute de là , de cette appétance au groove et aux voix (souvent vocodées) de fausset (side of the road). Big Black Delta se place dans la catégorie des Bowie, des Ferry, ceux qui peuvent se placer sur nun spectre large entre black music et pop blanche.
Le traitement est presque entièrement synthétique. Mais en plus, et le Big vient peut-être de là , Bates – ce schizo rappelez-vous – ne fait pas dans le tempéré : les programmations sont tonitruantes, les sons débordent de leur cadre, Bates joue parfois au synthé héros. Dès lors, Big Black Delta n’est plus vraiment mainstream et l’Américain se plait à tourner gaiement pour saturer sa musique à la manière d’un Aphex Twin décompléxé (Capsize, un X22 plus indus). The Zebrah représente bien le large delta (tiens, tiens…) proposé par Jonathan Bates : d’une douceur infinie dans les vocaux, d’une puissance écrasante quand il s’agit de faire tonner ses synthés. Big Black Delta, comme son nom l’indique.