A l’heure de MGMT, Vampire week end, des Klaxons ou de CSS, que veulent encore dire les étiquettes ? Dans le cas de Beat Soler alias Seelenluft, on parlerait volontiers d’électro, surtout que l’homme est connu pour un hit dancefloor Manila en 2002. Mais que dire de ce nouvel album qui commence d’ailleurs par une reprise du classique d’America, Horse with no name. Volonté de prendre le contre-pied du folk original ? Montrer qu’une bonne chanson sait s’accommoder à toutes les sauces ? Tout comme Alex Gopher, Soler revendique surtout un passé à écouter de la folk dans sa prime jeunesse et seulement boosté par des claviers plus rentre-dedans, l’esprit de l’orginal est bel et bien là. Cet album, son cinquième, épouse chaque fois le format pop. Un vocaliste, Florian Horwath est là pour incarner cette filiation mélodique.
Certes, le son est dans sa majeure partie électronique mais avec des accents farfisa plus proches des mid eighties (remis au goût du jour actuellement) que de la techno pure et dure. Presque disco, juste new wave…Et que dire de la guitare New Order de Finally, de la flûte hédoniste de La concierge et de Speed, du bottle-neck qui fait la nique au du drum N' bass de The four lifes of bottleneck-bob, des deux voix (gutturale et diaphane) toutes droites échappés d’un album gothic (Comme dans un rêve…en français). L’emballage est là pour faire danser et s’y emploie avec un groovy sensible et finaud mais derrière cette fête programmée, une mélancolie de corbeaux anglais bel et bien diffuse et assumée surnage. Dans un monde meilleur, Seelenluft pourrait cartonner autant que Royksopp. Affaire à suivre…