Black Square
7.2
Black Square

Album de DD/MM/YYYY (2009)

Dans un premier temps, j’avais plains les animateurs de radio : un groupe avec un nom pareil, cela relève presque d’un défi aussi grand que désannoncer un titre de !!!. On peut faire simple et appeler ses Canadiens Day Month Year. Problème résolu. Finalement, celui qui est à plaindre, c’est bien le critique rock presse/webzine qui devra essayer par des phrases construites d’essayer de décrire la musique déconstruite de DD/MM/YYYY. Et d’admettre que l’on n’y arrivera pas totalement, à moins d’essayer de décortiquer sur des pages et des pages une musique faîte de paradoxes permanents, de vents contraires, de revirements brutaux et d’ouvertures de champs de vision à 360°. Les Canadiens sont changeants et d’ailleurs, sur scène, ils se plaisent à changer d’instruments à tout bout de champs et à faire constamment varier les versions live de leur morceau. On ne sait pas dès lors à quoi s’attendre et en live et en disque, la musique de DD/MM/YYYY ressemble à un happening. Bref, on se résoudra à n’évoquer qu’une maîtrise totale, qu’un état d’esprit général, une façon de vivre la musique qui ne les fera sans doute pas vivre mais dont beaucoup d’autres artistes pourront puiser à l’envi des idées et des façons de faire totalement décomplexées.
Au départ, DD/MM/YYYY vient du post-punk et de la noise. Je dis au départ car à l’arrivée, si on retrouve en majorité ces styles dans le disque, les Canadiens font exploser ce carcan. Comme en témoigne Birdtown, fanfare jazz particulièrement réussie. Le groupe cite aussi Franck Zappa comme influence majeure. Il s’annonce sur sa page myspace comme un groupe de zouk, ce qui est faux évidemment mais DD/MM/YYYY maîtrise aussi le secret de la rythmique dansante (Infiny skull cube irrésistible). On peut parler de « carambolage » car il y a un caractère violent dans cette manière d’appréhender la musique et de tout déconstruire, le groupe peut être bruitiste (avec sons électroniques devenus fous sur Lismer) et proposer des associations déroutantes. On peut parler de « partouze » car il y a un plaisir évident dans ces sons, voix, rythmiques, structures qui se mélangent avec la jouissance de se dire « tout est possible » et « ça fonctionne grave ». On peut parler de « collage » car la démarche de DD/MM/YYYY est éminemment artistique, dépassant même le cadre musical pour remettre au goût du jour une certaine idée du dadaïsme. La meilleure façon d’en parler, c’est de proposer d’aller écouter fissa un album hautement réjouissant.

denizor
7
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le 27 sept. 2016

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denizor

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