Il y a des chroniques qui sont plus dures à écrire. Difficile d’être dithyrambiques sans tomber dans des flagorneries inutiles. Si j’étais vraiment honnête (ou paresseux), je dirais simplement que ce deuxième album de Pinback est un petit chef-d’œuvre…Précipitez-vous pour l’acheter!!! Ca aurait au moins l’avantage de vous laisser la surprise de découvrir par vous même cette parenthèse enchantée. Allez on reprend ses esprits et on développe. Réalisé à la maison, à quatre mains jouant d’à peu près tous les instruments, ce «blue screen life» est une œuvre confectionnée dans un esprit très low-fi; très Folk Implosion, pour citer la référence évidente du duo californien. Remercions au passage la technologie actuelle de permettre à ce type de «musique de chambre» d’exister. S’ensuivent donc 12 petites perles inventives et mélodiques, à la fois légères et profondes. L’art du gimmick est chez Pinback une seconde nature. Ajoutez à cela des harmonies vocales souvent très Beach Boys, parfois très Police (la fin du magnifique « concrete seconds»), toujours empreintes d’une douceur que ne renierait pas Davis-Barlow (encore eux!). Et vous obtiendrez de réels moments de grâce comme ce mélancolique « your sickness » et son accordéon en filigrane (tentative de réconciliation avec de maudit instrument). Et quand s’arrête après la longue montée de «tres», on se rappelle cette formule prononcée en d’autres temps pour un compositeur de «Grande musique»: «le silence après Pinback, c’est encore du Pinback ». On profite de l’instant…et on réenclenche automatiquement le CD.