Huit ans après Vengeance qui marquait le retour du groupe, Brotherhood of Metal ajoute une nouvelle pierre à l’édifice The Rods. Pour ceux qui en doutaient, le power trio reprend là où il s’était arrêté : au metal, comme le titre de cet album l’indique. Sauf qu’avec The Rods, et c’est le cas depuis le début de leur carrière, le metal voisine toujours avec le hard rock. En effet, David Feinstein aime les deux univers, ce qu’il n’hésite pas à nous prouver tout au long des plus de 50 minutes que dure ce disque.
Les hostilités débutent par un hymne au metal. En sept minutes, The Rods clame haut et fort qu’il faut compter sur eux, et qu’ils n’ont pas perdu la main pour ce qui est de nous offrir des chansons à hurler à tue-tête. Cette tendance est présente sur l’ensemble du disque, comme le prouve « Louder Than Loud » que n’aurait pas renié mister Dio lui-même. Le riff est efficace, le refrain contagieux et la basse intelligemment mise en avant. Du The Rods pur et dur. C’est également le cas sur « Tyrant King » qui, s’il ne révolutionne pas le genre, est plutôt efficace. On lui préférera néanmoins l’inquiétant « Tonight We Ride », à la construction torturée, qui rapproche le groupe de la NWOBHM en raison de ses couplets déclamés et de son riff soutenu par une basse inspirée.
Si le metal est à l’honneur, le hard rock l’est aussi, notamment grâce à « Everybody's Rockin' » qui nous donne envie de taper du pied et de suivre le trio dans sa fête. Inspiré par la musique des années 1970, « Smoke On the Horizon » surprend par l’utilisation de sons chauds d’orgue et par son riff blues-hard tourbillonnant qui emporte tout sur son passage. On pense à Deep Purple, avec une touche Dio qui ne surprendra personne. Les interventions toujours aussi justes de David Feinstein sur les solos apportent une dimension lyrique supplémentaire qui fait de ce titre une vraie réussite. Dans le même genre, « The Devil Made Me Do It » est un melting pot de hard, de metal et de groove. Sur un riff à mi-chemin entre AC/DC, ZZ Top et Deep Purple, The Rods nous donne envie de chanter un refrain entêtant qui conduit à un solo plein de feeling. Encore une vraie pépite à extraire de cet album.
Quelques surprises émanent aussi cet album, comme le groovy « Party All Night » qui permet au groupe d’ajouter une dose de funk dans son metal et à David de nous démontrer qu’il peut aussi varier ses solos. Sur « 1982 », The Rods se fait presque plus Manowar que Manowar en nous assénant un riff écrasant, tout en y injectant une bonne dose de mélodies qui ravira tous les amateurs de true metal. Véritable réussite de cet abum, « 1982 » donne envie de secouer la tête en cadence tout en levant le poing vers le ciel.
Autre bon morceau « Hell On Hearth » permet à Carl Canedy de nous montrer qu’il n’a rien perdu de sa puissance et de son jeu. Avec Gary Bordonaro, ils abattent un travail monumental pour soutenir un morceau contrasté sur lequel la section rythmique mène un tempo rapide, tandis que la voix est plus lente. Cela donne une ambiance étonnante. Enfin, l’album se termine sur « Evil in Me », un hymne metal au rythme rapide qui lorgne du côté d’Iron Maiden et permet de finir en beauté par un titre épique.
Varié, intéressant et inscrit dans son époque, Brotherhood of metal ravira les fans de metal et de hard rock et, je l’espère, en conduira certains à découvrir les anciens albums du groupe.