Cette fois, Discover annonce la couleur. Le deuxième album de cet ex Dorian Gray, ex Yachines s'appelle California songs. Olivier Brion n'a jamais caché son amour pour les Beach Boys. Mais le titre renvoie à bien plus que cela : il nous convie à un voyage retour vers une Californie de cartes postales, vers une Amérique mythique qui n'a jamais réellement existé. Olivier n'en est pas dupe. Il évoque la naïveté du "flower power" (I Believe (in love), Love 68) mais déclame aussi son amour pour Gena Rowlands, muse de John Cassavetes et icône d'une Amérique qui vit dans le Réel. Dès lors, l'amertume des ballades (Bird in Cage chanté par Julie Delpy et soutenu par de bien belles cordes) vient contrebalancer les promenades ensoleillées (Gone off the tracks), le groove old school (I Believe), la Californian soul (Leave me alone de New Order métamorphosé et aussi irrésistible que le récent Josh Rouse ) et les petites berceuses. Et c'est dans cette cohabitation fragile, cette larme de lucidité dans un rêve éveillé, que réside tout l'intérêt de cet album. Discover bénéficie en outre de la production éclairée de Concorde Music Club , merveilleux nuancier dédié à l'artiste. Un très joli album nostalgique…