Sur la foi d'un premier EP Hey Bonus, le duo Octet est devenu du coup une de nos priorités de 2004. On savait que l'album serait forcément différent de ce titre adoré qui tirait un fil entre Bach, les Beatles et la French Touch et par la même, se plaçait en prototype. Mais Cash and Carry songs étonne plus que prévu. On n'imaginait pas le duo si marqué par les labels Warp, Rephlex ou Morr : sons distordus, rythmique saccadée, ambiance industrielle, Octet "mélodise" cette base de gimmicks plus légers et truffe le tout de sous-textes issus de samples de cordes. 4/4 Waltz, anti-camp policy ou Daddy Long legs (avec ses sons de contine) deviennent des réussites d'une électro organique avec profondeur de champs. Après, comme pour contre-balancer ces titres instrumentaux cérébraux, Octet se croit obliger de proposer des chansons plus formatés et le fait avec des fortunes diverses. On pourra trouver que Sneakers and thong (chanté notamment Benjamin Diamond) perpétue la tradition française d'une électro-pop estampillée French touch. Sans surprise mais efficace. On aura beaucoup plus de mal avec le R'nB de Feels good to give, à moins qu'Octet ait voulu expérimenter dans un autre registre la voix de crooner de Taylor Savvy et celle de Jasmine (rencontré à l'époque de Lighthouse et désormais chanteuse des popeux Novela). Cela fonctionne c'est sûr mais je laisse le soin à M6 ou Skyrock le soin d'emettre un avis définitif. Pour terminer et pour ne pas finir sur ce seul faux pas pour un album emballant, rendons grâce à Blind Repetition, chanté par Suzanne Thoma (aperçue avec .Nolderise ). Un titre en forme de bulle de savon, un charme diffus et diaphane que l'on avait connu chez Bjork ou Anja Garbarek. Un titre qui éclipse des mémoires Hey Bonus, c'est tout dire...