Des fous !
Sur scène comme sur album, Knut est un enfer pesant, asocial, mutant voire schizophrène. Je pèse mes mots. Un ultime souffle d'humanité ? Oui, d'accord, mais bestial dans ce cas.
C'est pas tant de vouloir créer un univers Métal qui les caractérise, ces Suisses, c'est plutôt de chercher le jusqu'au-boutisme impérial d'une lutte infinie en soi, non refoulée justement et mise à disposition de nos oreilles, et du public.
Non, ne cherchez définitivement pas à mettre une étiquette sur cette bête immonde qui traverse votre spectre auditif, car elle va bien plus loin que ça. Elle vous transperce totalement, de son extrême hargne primitive, à son essoufflement subtil que vous ne tolèrerez pas, sauf si vous faites le chemin initiatique de l'écoute de Challenger en entier. Pari ! Essayez si vous ne connaissez pas, on en reparle ! Vous voulez visiter la lourdeur extrême, l'irrespirable ? Ou peut-être voulez-vous vous confronter à un cheval écorché, aux yeux bandés enfermé sur un ring et que l'on a piqué au fer rouge ?
Et puis c'est bancal leur truc. C'est pas droit, non. Par contre quand ça l'est, ouille ouille ouille !
Oui, c'est une luxure au paradis ! C'est intolérablement profond et noir. C'est de la rouille à l'état pur ! Comme ils disent en Suisse : "ça chie !"