L'histoire, somme toute un peu banale, dans les années 20 aux US, prend une tournure intéressante quand un homme épouse une veuve. Celle-ci a perdu son premier mari, feu médecin s'étant suicidé à la suite d'une humiliation reçue par le frère du nouveau mari, sans que les nouveaux époux n'en aient connaissance...
Le rythme est assez lent, ponctué de belles photos, tant descriptives que métaphoriques. Il vient donner de la profondeur à un scénario dépourvu de rebondissements.
Les personnages, épais, profonds, vivants, participent à un certaine lourdeur, renforcée par la lenteur narrative. Ces deux frères, propriétaires d'un ranch, ont des habitudes bien ancrées, et rien ne devrait perturber cela. Phil, l'aîné, nous semble insuppotablement narcissique, obsessionnel, avec un degré de perversion bien identifiable. Georges, le cadet, passe plutôt pour le lourdeau qui parle peu et passe pour ridicule. Il est sans grande personnalité. Son épouse vient s'installer dans le ranch, avec son fils.
Rappelant Steinbeck sous certains angles, Savage nous conduit presque à l'ennui dans ce livre. Il nous pousse à un point où on se dit qu'on ne va pas finir le livre. Mais quand même, si ce livre est si réputé, c'est bien qu'il doit y avoir une raison...
Et pour cela, il faut aller jusqu'à la dernière phrase.
Chapeau bas !