Ben Kweller fait tout plus jeune que les autres : leader du groupe Radish à 13 ans – avec une tournée mondiale en cadeau bonus ; auteur majeur de l’indé rock à 20 avec Sha Sha et aujourd’hui à 28 ans, vieux briscard de la country / americana. Kweller fait un retour aux sources dix ans plus tôt que Franck Black.
Et le pire c'est que Kweller s'avère particulièrement à l'aise dans ce terreau traditionnel. Peut-être qu' après l'indépassable Sha Sha, mieux que Weezer !, Kweller se devait d'évoluer.
On my way, le deuxième album de Kweller marquait déjà un entre-deux. Peut-être que Kweller veut avoir une carrière à la Byrds et explorer toutes les facettes de la musique américaine. Quoiqu'il en soit, l'ancien Petit Prince du rock et nouveau Petit Prince de la Country y va à fond dans son nouveau style.
Changing horses a le goût de la Budweiser, de la barbe longue, de la chemise à carreaux, du dobro et du lapsteel. La voix traînante de Kweller fait merveille, on se demande même si on ne suivrait pas le chanteur même s'il récitait le bottin ! Du bel ouvrage et quelques titres marquants comme Hurtin' you, sawdust man et Ballad on Wendy Barker, petites perles mélodiques appelées à durer. Kweller sait écrire de grandes pop songs, c'est évident.
Eagles et Bruce Springsteen ont trouvé un jeune et talentueux concurrent.