City of refuge a été écrit à Overton, une ville fantôme oubliée du Nevada. Cela donne le ton principal de ce quatrième album de Castanets, un album hors du temps, hors du monde. En écoutant ce nouvel opus, on sent les broussailles séchées par le soleil roulées dans les rues au gré du vent ; les volets déglingués tapés en rythme contre les murs lézardés.
La présence du barbu Raymond Raposa, complètement fantomatique, accentue encore le climat particulier de l'album. Quelques instrumentaux électroniques reviennent régulièrement tirant City of refuge vers une certaine abstraction et laissant penser que Castanets hésite sans cesse à se réfugier dans sa grotte ou à en sortir. Rarement album aura paru à la fois si ancré dans une tradition (celle du folk et du blues) et si libre dans sa forme et ses aspirations.