chronique écrite en 2008...
D’abord un aveu. Je n’avais jamais entendu un disque d’Acetate Zero. Le nom m’était connu et j’imaginais par avance la qualité de ces petits Français réservés et mystérieux pour être parmi les coqueluches de certains webzines pointus mais exigeants. Eh voilà – qu’enfin ! – je tombe sur Civilize the satanists, quatrième album (et je ne compte pas les EP’s) du groupe. Dès les premières secondes de definition fall, distorsion qui volette sur une touchante guitare fragile en mode mineur, c’est un choc. La séduction est aussi grande que certaines autres premières fois restées fameuses : la première écoute de Sonic Youth, la première émotion de Hood, de L’Altra, le premier arpège de Red House Painters…Acetate Zero est de ce niveau là, avec une fraîcheur et une candeur restées intactes malgré le poids des ans (le groupe existe depuis 1998). On en oublie les étiquettes, post-folk, shoegaze, noise…
Les mélodies folk réverbérées – jouées en acoustique ou en électrique- ont la beauté de l’aurore et la fraîcheur de la rosée. On se laisse emporter par les émotions, oubliant presque le travail sonore derrière la composition. Les distorsions donnent du grain à cette vision diaphane mais sans étouffer la pureté ambiante. Le chant est parcimonieux (même s’il est plus fourni qu’à l’accoutumée), mais donne une humanité à ces paysages de landes sauvages. Dans Civilized the satanists, il y pleut, il y tonne, les belles éclaircies sont légions (le pop vanity mirror) mais surtout on a envie de s’aimer d’un amour indéfectible et éternel…C’est parfois bien de se retrouver dans la peau – non pas d’un rock critique fort d’une collection de milliers de CD – mais tout simplement d’un simple auditeur, fou de musique. J’ai pris mon pied, que dire de plus…je vous souhaite d’éprouver ce même sentiment de plénitude et d’immortalité.
Acetate Zero, ami pour la vie