A l’écoute de Concrete Light, bien malin celui qui devinera que Lüger est un groupe espagnol. Avec un tel nom et surtout une telle musique, on les imaginerait allemand. Il faut dire que les Madrilènes, adeptes de synthés et d’effets électroniques, baignent largement dans une tradition krautrock (Can). Mais avec eux, pas question de révasser et de contempler la lune, Lüger est un groupe qui dégaine et titre à tout va dans une musique hypnotique et rentre-dedans que n’aurait pas renié les rockeurs de Dead Meadows (Dracula’s chauffeur wants more). La musique des Espagnols est surtout intense comme créée d’un premier jet dans une énergie live. Or, celle-ci n’est pas composée d’un seul fluide. On ne s’étonnera pas donc de voir ce Krautrock se muer en trip psychédélique, les synthés sont mis au rencard, place au sitar et aux percussions (Zwischenspiel). Les moyens sont différents, l’hypnose est la même. En prime, le digisleeve est joli, pas de raison de se priver.