Cortes est un groupe français. Pour le meilleur et pour le pire. Et si Demain la chance adopte un riff à la Bloc Party, dès l’arrivée du chant le côté français devient prégnant, présent, frappant, incontournable voire agaçant avec ce côté revendicatif même dans des textes intimes. C’est aussi une affaire de goût (et ce n’est pas forcément le mien, mea culpa). Ce chant rock français fait aussi notre particularisme, notre originalité mais plombe parfois un peu des morceaux qui ne demandent pas mieux qu’à frapper fort et peut faire figure parfois de trou noir à nuances.
Dès lors, Luke dans les moments les plus électriques et Miossec, dans ceux plus demi-teintes (les balles perdues, nos silences) deviennent les nouvelles références de Cortes. La force et la puissance des morceaux ne font jamais défaut, sans jamais transcender les toujours inatteignables Noir Désir. En trio, resserré autour de son chanteur/guitariste, Cortes marque néanmoins des points, fait une musique carrée et propose des titres énergiques et compacts. C’est ce que l’on demande et ils le font plutôt bien. En prime, le dernier Sur les banquettes, plus nuancé et moins arrangé d’un seul bloc, cultive un certain charme.