Ne vous laisser pas avoir par son prénom, Viking Moses n’est pas norvégien. Ni par son label (Poptones, le label d’Alan « Creation » Mc Gee), il n’est pas anglais. Ni black non plus, malgré son patronyme rappelant un grand nom du 400 m haies. Vicking Moses (pseudo pour le véritable Brendan Massel) est bel et bien un Américain, blanc de chez blanc.D’ailleurs, dès les premières secondes d’un album ultra court, vous allez être mis au parfum : still my home a beau avoir de faux air de gospel, le traitement et l’esprit de Viking Moses le place d’emblée dans la tradition du songwriting folk-country américain. Il a d’ailleurs joué avec Jason Molina, Will Oldham et Cat Power et ce n’est du fait du hasard. Le barbu Moses est un vrai baba cool, vivant dans une tente (véridique !) : à côté de lui, Devendra Banhart ressemble à un technocrate de la Défense. Il parle de sa vie, de son amour trouvé puis perdu pour Emma, pour qui il a écrit Crosses.
Lofi, jusqu’au bout des ongles, ce premier album a la simplicité des première œuvre des artistes précités ou de Herman Düne. Mais sous ses atours minimalistes, Viking Moses affiche une certaine ferveur (plus que de vigueurà, avec la volonté de bien faire (un piano et un chœur féminin viennent se mêler régulièrement à la guitare acoustique du loustic). Le résultat apparaît comme éminemment sympathique et respectable mais peine souvent à éveiller la passion (Wet stones at the both my sides, le plus de l’album, se révèle le plus ennuyeux avec ses 3’43 au compteur). Exception faîte de Delighted, qui au vue du reste de l’album devient -toute proportion gardée – une petite friandise sucrée. Peut-être l’histoire personnelle de l’artiste n’a pas été suffisamment heureuse pour lui apporter la grâce ou suffisamment triste pour le faire accoucher d’une œuvre déchirante.