C’est un fait troublant mais Bikini Machine croit dur comme fer vivre à Londres en 1965. Est-ce l’effet des psychotropes ? Peu importe le moyen mais le résultat sent les lumières tromboscopiques, les robes métalliques Paco Rabanne et les filles à queue de cheval se chaloupant sur des rythmes endiablés. Et cela fait 3 albums que cela dure. A croire que leur but suprême est de remettre le jerk au centre des pistes de danse. Bikini Machine fait donc son voyage spatiotemporel en trouvant dans sa mémoire collective des souvenirs bien français : Boris Vian, Nino Ferrer (les deux ensembles sur Le jerk du gastronome) ou Serge Gainsbourg. Et surtout, ils ramènent de ce voyage dans le passé des matériaux sonores de leur époque : Shake utilise des synthés flambant neuf, à la dynamique discoïde (et donc des années 2000). Des ajouts modernes parfois plus indiciels (par exemple sur le Byrds-ien Summer Kingdom) ou plus subtiles (les samples tout droit sortis d’une BO de Mancini sur l’instrumental Cougar 73) qui ne font pas de Bikini Machine qu’un imitateur à visée muséographique d’un style et d’une époque. On n’a pas tout le temps l’occasion de tomber sur un disque qui vous fout la pêche !